
Coface transfère à Bpifrance la gestion des garanties publiques à l’export
Coface et l’Etat ont finalement trouvé un terrain d’entente. Bercy a officialisé hier le transfert à Bpifrance du dispositif de garanties publiques à l’exportation, géré depuis 1946 par l’assureur crédit. Ce dernier recevra une compensation nette de 77,2 millions d’euros «correspondant à une valorisation d’environ 89,7 millions avant impôt, nette des passifs transférés estimés, à fin décembre 2014, à 12,5 millions euros», selon un communiqué du groupe.
La réflexion de Bercy sur ce transfert à Bpifrance avait été lancée publiquement le 23 février dernier. Une mauvaise surprise pour les actionnaires de l’assureur crédit, dont l’introduction en Bourse datait seulement de juin 2014. Ce jour-là, l’action Coface avait plongé de 6,13%. Cette activité historique lui a en effet rapporté l’an dernier 63 millions de chiffre d’affaires, soit 4% des revenus du groupe. L’assureur crédit y perdra 11,7 millions de marge, selon le communiqué d’hier, et verra reculer de 1,4 point la rentabilité de ses fonds propres tangibles ajustés. Bien que le transfert comprenne, selon un proche, les quelque «200 à 250 salariés» (sic) affectés à plein temps à la direction des garanties publiques, ainsi que les systèmes informatiques et les contrats, Coface continuera à supporter 20,8 millions d’euros de coûts fixes. Il devra aussi passer une charge de dépréciation de 17,3 millions.
Le transfert de l’activité devrait avoir lieu au premier semestre 2016, a indiqué Bercy. Il nécessitera au préalable une modification du cadre législatif et réglementaire. D’ici là, Coface et Bpifrance vont informer leurs instances représentatives du personnel. «Pendant la période de transition, Coface continuera d’assurer la mission pour le compte de l’Etat et coopérera avec Bpifrance afin de garantir la continuité du service offert aux entreprises», indique le communiqué de Bercy.
Le retour de cette mission de service public dans le giron de l’Etat est assez logique. Depuis l’IPO de 2014, Natixis ne détient plus que 41,24% du capital et a vocation à se désengager complètement. «L’activité de garantie publique dispose de tout l’historique à l’exportation des grandes entreprises et PME françaises. Impossible de laisser partir tout ça dans les mains d’un investisseur privé étranger si, demain, Coface se fait racheter par un concurrent ou par un groupe chinois», fait valoir un banquier.
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