
Christine Lagarde promet un «esprit ouvert» pour l’examen stratégique de la BCE

La nouvelle présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, s’est engagée lundi à renforcer le dialogue avec le Parlement européen dans le cadre de l’examen stratégique de la politique monétaire de l’institution. « L’examen stratégique sera guidé par deux principes : une analyse approfondie et un esprit ouvert. Il nécessitera du temps afin de réfléchir et de mener une large consultation », a-t-elle déclaré lors d’une intervention devant la Commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen à Bruxelles.
Soulignant que le dernier examen de la stratégie de la BCE remontait à 2003, Christine Lagarde a indiqué que « cette fois-ci, nous chercherons un dialogue encore plus intense et productif que par le passé » avec le Parlement. « Et je considère qu’il est de ma responsabilité, en tant que présidente de la BCE, de rendre compte [au Parlement] et de poursuivre les discussions, une fois que le conseil des gouverneurs aura avancé sur le contenu et le calendrier de notre évaluation », a-t-elle déclaré, en précisant que « le principe de la communication dans les deux sens s’appliquera ».
Pour l’heure, il est toutefois « prématuré de s’aventurer dans des débats sur la portée, l’orientation et le calendrier précis de notre évaluation », a-t-elle précisé.
La BCE face à une conjoncture atone
« La croissance de la zone euro reste faible, le produit intérieur brut n’ayant augmenté que de 0,2%, d’un trimestre à l’autre, au troisième trimestre 2019 », a souligné Christine Lagarde. « Cette faiblesse est principalement due à des facteurs internationaux », a remarqué la présidente de la BCE.
« Les perspectives de l'économie mondiale demeurent atones et incertaines », a prévenu la responsable, remarquant que ce climat réduisait « la demande de biens et services de la zone euro et affectait également le climat des affaires et l’investissement ».
« Etant plus directement exposé à ces incertitudes internationales, l’industrie manufacturière est le secteur qui a le plus souffert », a constaté la présidente de la BCE. « Nous observons également des signes de répercussions sur d’autres secteurs de l'économie, de récents indicateurs signalant une certaine modération dans le secteur des services », a-t-elle ajouté.
Face à l’affaiblissement des perspectives, le Conseil des gouverneurs a pris une série de décisions en septembre de cette année « pour veiller à ce que les conditions de financement restent favorables », a rappelé Christine Lagarde. A l’occasion de l’une de ses dernières conférences en tant que président de l’institution, Mario Draghi avait présenté une batterie de mesures, dont une baisse du taux de rémunération des dépôts, la reprise du programme d’assouplissement quantitatif. La BCE avait également dévoilé un mécanisme visant à préserver l’activité des banques dans un contexte de taux négatifs.
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