
Après le Black Friday, les actions cherchent un ancrage

Les investisseurs sont sonnés après un vendredi noir qui a envoyé l’ensemble des places boursières au tapis et provoqué un bond spectaculaire de la volatilité. «Des marchés boursiers au sommet, une faible liquidité en fin d’année et des cas de Covid en hausse: un recul semblait logique», explique Emmanuel Cau, stratégiste chez Barclays.
Mais pour ce dernier, une croissance résiliente et des banques centrales patientes devraient constituer un coussin à moyen terme, les investisseurs ayant des liquidités pour profiter des baisses. Depuis plus d’un an, le moindre repli a été mis à profit, propulsant les actions à des records. Mais cette fois, il n’est pas évident que le rebond soit automatique. «Lors du creux de marché fin 2018, les investisseurs ne sont pas revenus avant fin décembre», rappelle Serge Pizem, responsable du multi-asset chez Axa IM. Selon lui, les investisseurs institutionnels pourraient se montrer prudents dans un marché moins liquide à l’approche de la fin de l’année.
En décembre, les opérations d’habillage de bilan (window dressing) opérées par les banques et les investisseurs ont tendance à diminuer la liquidité, rendant les marchés très sensibles. Or cette année, la liquidité semble s’être asséchée plus tôt, comme le montrent les tensions sur le marché du repo européen.
«Le Covid n’est pas le sujet, nuance Catherine Garrigues, directrice de la stratégie actions Europe chez Allianz GI qui constate déjà une plus grande discrimination du marché. Les secteurs affectés par le Covid, sur lesquels les hedge funds étaient à l’achat, ont été les plus affectés. «On aura d’autres variants mais aussi des vaccins. Et avec le temps, l’impact sur l’économie s’atténue.» Pour la gérante, la véritable question reste l’inflation et l’incertitude sur sa durée.
Des restrictions face à de nouveaux variants nécessitant de nouveaux vaccins pourraient perturber la normalisation des contraintes sur l’offre, du marché du travail et de l’inflation. «Elles rendraient l’incertitude plus forte et compliqueraient par ricochet la tâche des marchés qui commencent à intégrer plus de hausses de taux», estime Florent Pochon, stratégiste chez Natixis pour qui à court terme, il est probable que la correction soit de courte durée mais avec une volatilité soutenue et un risque fort, celui d’une non-efficacité des vaccins actuels.
«Nous restons positifs stratégiquement sur les actions mais préférons attendre plus de nouvelles sur l’efficacité des vaccins face au nouveau variant avant de remettre plus de capital sur les actions», confirme Serge Pizem.
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