
Andrea Enria passe de la régulation à la supervision bancaire en Europe

Le mercato des institutions européennes est lancé. Andrea Enria, le président de l’Autorité bancaire européenne (EBA) depuis sa création en 2011, a été sélectionné hier lors d’un vote à bulletin secret du conseil de gouvernance de la Banque centrale européenne (BCE) pour superviser le secteur bancaire européen. L’Italien de 57 ans a obtenu davantage de votes que Sharon Donnery, gouverneure adjointe de la Banque centrale irlandaise, qui était également en lice. Si ce choix est confirmé par le Parlement européen fin novembre puis par le Conseil courant décembre, comme attendu, il succédera au 1er janvier 2019 à Danièle Nouy à la tête du Mécanisme de supervision unique (MSU), chargé de superviser les 118 plus grandes banques européennes, pour un mandat non renouvelable de cinq ans.
Andrea Enria a bénéficié de son expérience à la tête de l’EBA, où il a participé à l’écriture des principales réglementations mises en places après la crise financière, notamment via le Comité de Bâle sur la supervision bancaire. La candidature de Sharon Donnery a en revanche été affaiblie par son rôle dans l’initiative contestée de la BCE pour forcer les banques à réduire leur stock de créances douteuses, dont elle était l’architecte principale. Les pays du Sud, où se concentre la majorité des créances douteuses européennes, ont eu tendance à lui reprocher une approche jugée intransigeante, d’après Reuters.
Car les créances douteuses resteront l’une des priorités du prochain président du MSU, même si la situation s’est améliorée en Europe où elles ne représentent plus que 3,7% de l’ensemble des prêts en moyenne. Le ratio atteignait encore toutefois à la fin 2017 encore 13,4% en Italie et plus de 43% en Grèce. Andrea Enria devra également poursuivre les efforts de Danièle Nouy pour harmoniser la supervision bancaire européenne et pour renforcer la lutte antiblanchiment au niveau européen.
La présidence du MSU est le premier d’une longue liste de postes européens qui seront prochainement renouvelés, dont la présidence de la BCE et le poste de responsable des opérations de marché, aujourd’hui tenu par Benoît Coeuré. La candidature de Sharon Donnery a aussi pu être minée par celle de son compatriote Philip Lane, pressenti pour devenir le prochain chef économiste de la BCE. En choisissant un homme, la banque centrale risque toutefois de prêter un peu plus le flanc aux critiques sur le manque de diversité au sein de l’institution.
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