
UBS fait payer les taux négatifs à ses riches clients

Aux grands maux les grands remèdes. UBS a décidé de répercuter sur les clients de son marché domestique le coût des taux négatifs sur les dépôts pratiqués par la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque nationale suisse (BNS), respectivement de -0,4% et -0,75%. Les clients ayant des dépôts en liquide supérieurs à 500.000 euros auront ainsi 0,6% de frais par an à partir de novembre a annoncé mardi la banque helvète. Le seuil de facturation étant auparavant d’un million d’euros.
UBS a aussi confirmé la semaine dernière l’application en Suisse d’une facturation de 0,75% sur les dépôts en espèces supérieurs à 2 millions de francs suisses. «Nous pensons que cette période de faibles taux d’intérêt durera encore longtemps et que les banques continueront à devoir payer des taux d’intérêt négatifs sur les dépôts des clients auprès des banques centrales», a expliqué la banque au FT. Les clients concernés seront bientôt prévenus par courrier, a précisé l’établissement. Ils auront toutefois la possibilité de transférer leurs soldes dans des actifs illiquides ou des placements fiduciaires, détenus en dehors de la Suisse et non soumis aux taux négatifs.
Avec cette stratégie, UBS emboîte le pas à ses rivaux Pictet et Julius Baer, qui ponctionne ses clients dès 500.000 francs de réserves. Chez Julius Baer, l’application élargie de cette facturation aux dépôts en francs et en euros a d’ailleurs généré des rachats au premier semestre, a indiqué le groupe dans un communiqué le mois dernier. Crédit Suisse envisage des mesures similaires pour «les clients avec des soldes de plusieurs millions», selon Tidjane Thiam, directeur général du groupe. Il faut dire qu’entre 2016 et 2018, la Suisse a payé 4,7 milliards d’euros d’intérêts sur ses excédents de liquidité à la BNS. En comparaison sur la même période, l’Allemagne a versé 5,7 milliards d’euros à la BCE et la France 4,2 milliards d’euros.
Si les établissements français ne semblent pas vouloir s’engager dans la taxation des particuliers, plus d’une centaine de banques allemandes facturent déjà entièrement ou en partie les dépôts de leurs clients particuliers au-dessus de 100.000 euros et ceux des entreprises, d’après un sondage du comparateur en ligne Biallo, publié fin juillet. En Espagne, les banques ont aussi évoqué en juin la possibilité de taxer les dépôts des entreprises si les taux restaient bas. Or, la BCE et la BNSpourraient abaisser leur taux en septembre.
Plus d'articles du même thème
-
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
La loi de finances 2025 a laissé aux banques un sentiment aigre-doux
Par souci de justice fiscale, la loi de Finances 2025 a apporté un certain nombre de modifications dont plusieurs touchent les banques de façon directe ou indirecte. Certaines dispositions ne sont pas à l’avantage du secteur bancaire mais d’autres sont plutôt bénéfiques. Zoom sur deux exemples concrets. -
Thomas Labergère (ING): «Il faut réconcilier le citoyen avec l'économie et la finance»
A l'occasion de l'événement Banques 2030 organisé le 27 mars par L'Agefi, Thomas Labergère, le directeur général d'ING en France, évoque les mesures nécessaires pour promouvoir la compétitivité des banques européennes.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions