
Quelle banque est la mieux placée pour profiter de la transition énergétique ?

«Les banques mondiales sont passées d’une attitude défensive par rapport à l’ESG – c’est-à-dire de conformité aux attentes des régulateurs, des investisseurs et des agences de notation – à une attitude offensive», note Alvarez & Marsal, auteur d’une étude sur les opportunités financières générées par l’ESG.
Le cabinet a classé les 25 plus grandes banques européennes et américaines selon quatre critères afin de déterminer celles qui sont les mieux positionnées pour tirer profit des politiques ESG. Le premier passe au crible les objectifs des banques en matière de financements vert et durable à horizon 2030. Le deuxième repose sur l’alignement des portefeuilles de crédit sur l’objectif de neutralité carbone, avec des indicateurs transparents concernant la mesure de la réduction des émissions. Le troisième évalue les conseils et outils donnés aux clients pour les accompagner dans la transition énergétique et écologique. Enfin, le dernier critère repose sur l’implication des banques dans l’exécution des plans de transition, via des investissements dans des start-up ou des solutions innovantes, des co-entreprises ou des plateformes digitales.
Sur la base de ces quatre critères combinés, ce sont les banques britanniques qui tiennent le haut du classement, les banques européennes étant généralement mieux classées que leurs concurrentes américaines. Sur le podium mondial, figure Natwest avec un score de 65%, bien que «la banque n’ait pas encore atteint son plein potentiel». Elle est suivie de Barclays, HSBC et Santander.
BNP Paribas en 5ème position
BNP Paribas est l’établissement français qui profite le plus des opportunités de croissance offertes par l’ESG et se classe cinquième. Le Crédit Agricole arrive en 14ème position de ce classement mondial, devant la Société Générale en 15ème position et BPCE en 20ème position.
Les banques françaises «ont encore beaucoup de progrès à faire en matière d’ESG», constate Alvarez & Marsal. Elles sont plutôt bien positionnées en termes d’implication dans l’exécution des plans de transition. Le Crédit Agricole, qui a créé plusieurs plateformes notamment pour aider les propriétaires à rénover leur logement, les PME à atteindre la neutralité carbone ou encore les agriculteurs, occupe la première place mondiale du classement sur ce critère. Il est suivi par BNP Paribas.
Les banques hexagonales sont, en revanche, moins performantes pour communiquer efficacement auprès de leurs clients. En matière d’offres de financement durables, elles occupent plutôt le milieu du classement mondial, à l’exception de BNP Paribas qui, avec un objectif ambitieux de 1.500 milliards d’euros en 2030, figure en troisième position.
«Au-delà du rôle d’accompagnatrices de la transition écologique qu’elles ont clairement assumé jusqu’ici, les banques françaises devront désormais réfléchir aussi à la façon de gérer proactivement leurs portefeuilles de crédit, à l’instar de leurs homologues européennes…», remarque Nicolas Taufflieb, associé en charge du conseil à l’industrie financière. Alors qu’elles évoluent dans un environnement macro-économique incertain, il n’est toutefois pas sûr que cela soit prioritaire.
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