
Nickel va tenter l’aventure internationale

Il était temps. En 2018, le patron de BNP Paribas Jean-Laurent Bonnafé, avait laissé entendre que l’internationalisation de Nickel (ex-Compte Nickel) viendrait «nécessairement». Créé en 2012, Nickel est un modèle «très solide avec un abonnement à 20 euros par an, qui s’obtient en 5 minutes chez le buraliste. On a donc décidé de tenter l’aventure internationale», confie Jacques-Olivier Schatz, directeur général de Nickel, à L’Agefi.
La néobanque, rachetée par BNP Paribas en juillet 2017 (95% du capital), revendique 1,28 million de comptes ouverts. D’ici fin 2020, elle vise 2 millions de comptes, espérant «doubler ce nombre d’ici 2025», grâce à l’international. «Le projet est lancé côté informatique. Les pays européens sont notre première cible car l’ACPR nous permet le ‘passeporting’ européen de notre agrément. Nous n’aurions pas à repartir de zéro sur ce point.» Un premier pays sera testé en 2020.
Doubler les points de vente
La fintech cherche dans chaque pays le réseau le plus en adéquation avec son fonctionnement. «Je suis persuadé qu’un modèle comme celui de Nickel, qui allie proximité, simplicité, bienveillance et technologie, trouvera un écho dans d’autres pays européens si Nickel retrouve un réseau aussi intéressé et motivé que celui des buralistes français», espère Jacques-Olivier Schatz.
Après avoir atteint le point morten 2018, la filiale de BNP Paribas reste «mensuellement structurellement rentable», en raison de coûts d’acquisition très faibles et «d’un certain nombre de synergies avec BNP Paribas : la conformité, les risques, le juridique.» Ce qui a changé, c’est la perception de Nickel par les autres acteurs: «maintenant on discute avec la capacité d’achat d’un groupe de 200.000 personnes», explique son dirigeant.
Un an après le lancement de sa carte premium Nickel Chrome, Nickel reste en revanche en retard sur l’encaissement des chèques et le sans-contact. Ces deux chantiers devraient arriver «d’ici à la fin de l’année 2019». La fintech qui a atteint les 5.000 points de vente et en vise «10.000 d’ici fin 2020» continue de grossir : elle devrait passer de 320 à 400 collaborateurs avant la fin de l’année.
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