L’Italie a vendu 25% de la banque Monte dei Paschi pour 920 millions d’euros

L’Etat a bénéficié d’une forte demande qui lui a permis d’augmenter la taille de l’opération et d’accélérer dans son plan de reprivatisation de la plus vieille banque du monde. L’action MPS recule.
Monte Paschi
Après cette cession, l'Etat italien détient encore 39% de Monte dei Paschi  -  Photo MPS

L’Italie a cédé lundi une participation de 25% dans la banque renflouée Monte dei Paschi di Siena (MPS), récupérant ainsi 920 millions d’euros et faisant avancer les plans de reprivatisation de la plus ancienne banque du monde, deux ans après l'échec de la première tentative.

La vente témoigne des progrès réalisés par les banques italiennes en matière d’assainissement, ce qui a contribué à la décision inattendue prise vendredi par l’agence de notation Moody’s d’améliorer à «stable» la perspective de la dette de Rome, qui est la troisième plus grande dette publique au monde.

Cette décision donne également à l’Italie le temps de chercher une solution plus permanente pour sa cinquième banque cotée en Bourse.

Plus que prévu

La forte demande a conduit le Trésor à augmenter la taille de l’offre, initialement fixée à 20%, et à limiter à 4,9% la décote par rapport au prix de clôture de lundi pour les actions MPS de 3,07 euros chacune. Le Trésor était prêt à accorder une décote allant jusqu'à 6%. En réaction, le titre coté à Milan perdait tout de même 6,5% mardi en milieu de matinée, à 2,87 euros.

Les actions de MPS se négocient 44% au-dessus des 2 euros par action auxquels la banque a réussi il y a un an une levée de fonds décisive, qui a coûté 1,6 milliard d’euros aux contribuables italiens après qu’ils ont assumé la majeure partie d’un sauvetage de 8 milliards d’euros en 2017.

Le directeur général Luigi Lovaglio a utilisé l’argent de l’appel de fonds de l’année dernière pour financer des milliers de départs volontaires du personnel, en soutenant les résultats par des réductions de coûts.

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La hausse des taux d’intérêt ayant conduit les bénéfices des banques italiennes à des niveaux record, MPS a prévu que le profit net dépasserait 1,1 milliard d’euros cette année.

Pour améliorer encore les perspectives de la banque, des décisions de justice favorables rendues ces dernières semaines ont permis à MPS de rétrograder comme «éloignés» les risques juridiques découlant de procès qui l’ont obligée à mettre de côté des sommes importantes pour faire face à des demandes de dommages et intérêts.

BofA Securities, Jefferies et UBS Europe ont coordonné la constitution accélérée du livre d’ordres, a indiqué le Trésor dans un communiqué.

Vers une fusion ?

Dans le cadre de l’opération, Rome s’est engagée à ne pas vendre d’autres actions sur le marché pendant 90 jours sans l’accord des coordinateurs globaux.

Les engagements pris par l’Italie avec les autorités de la concurrence de l’Union européenne au moment du renflouement l’obligent à vendre à terme la totalité de sa participation de 64% dans la banque. La transaction de lundi, une fois réglée, ramènera cette participation à 39%.

Le ministre de l’Economie, Giancarlo Giorgetti, et la Première ministre, Giorgia Meloni, ont déclaré à plusieurs reprises que le gouvernement essaierait d’accroître la concurrence entre les banques avec la privatisation de MPS.

Cela a fait naître la perspective d’un accord potentiel avec d’autres banques de taille moyenne, à savoir Banco BPM et BPER Banca, respectivement troisième et quatrième banques italiennes.

Les deux banques ont nié tout intérêt pour MPS. Il y a deux ans, le poids lourd UniCredit a réduit à néant les efforts de privatisation du gouvernement, obligeant Rome à demander un délai supplémentaire à l’UE.

La vente de la participation est considérée comme donnant à l’Italie plus de flexibilité pour rechercher une solution à long terme pour MPS par le biais d’une fusion avec un rival, alors que les négociations avec UniCredit avaient été compliquées par l’imminence de l'échéance de la reprivatisation.

Étant donné l’absence d’acheteurs intéressés à court terme, le placement d’actions est apparu comme l’option la plus probable pour réduire la participation de l'État et démontrer les progrès réalisés en vue d’une reprivatisation.

(Avec Reuters)

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