L’Espagne veut instaurer une taxe exceptionnelle sur ses banques

Le gouvernement espère récolter 7 milliards d’euros de sa taxe inflation en deux ans, dont 3 milliards issus des banques.
drapeau espagnol Espagne Madrid
drapeau espagnol  -  Photo DR.

Les banques espagnoles ont les poches profondes. Lors d’un discours devant le Parlement, le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a annoncé que les banques seraient soumises à une taxe exceptionnelle en 2023 et 2024 pour faire face à l’inflation et soutenir le pouvoir d’achat. Elles y seront contraintes au même titre que les entreprises du secteur de l’énergie pour lesquelles une telle mesure avait déjà été annoncée.

La taxe sur les banques devrait rapporter 1,5 milliard d’euros à l’Etat chaque année, a déclaré Pedro Sanchez. Ce dernier a justifié cette décision par le fait que les banques commencent à bénéficier des hausses des taux d’intérêt. Un constat qui n’est pas partagé par les analystes, qui estiment que les banques restent sous la pression des craintes de récession et de la possibilité que toute hausse des taux ne soit pas aussi importante que prévu.

Cette taxe exceptionnelle s’ajoutera aux deux milliards d‘euros attendus du côté des énergéticiens espagnols. Au total, sur les deux années pendant lesquelles cette taxe sera prélevée, elle devrait rapporter 7 milliards à l’Etat espagnol.

Baisse des cours immédiate

Si le secteur de l’énergie n’a pas réagi en Bourse, les marchés s’étant déjà préparés à cette mesure évoquée au mois de juin par le gouvernement, il n’en est pas de même pour le secteur bancaire où la surprise a été totale. « L’impact sur les banques espagnoles a été immédiat car cette mesure n’était pas attendue et elle a fait l’effet d’une douche froide », a déclaré Nuria Alvarez, analyste chez Renta 4, une société de courtage basée à Madrid, cité par Reuters.

A la suite de cette annonce, le secteur bancaire espagnol a dévissé en Bourse. Santander a clôturé en baisse de près de 4% à la Bourse de Madrid, BBVA a abandonné un peu moins de 6,5% et Caixabank dévisse de plus de plus de 8% et Bankinter de 4,5%, dans un marché espagnol en baisse de 0,6%. Les marchés ne semblent pas croire qu’une telle mesure pourrait être adoptée en France et les valeurs bancaires évoluent en ordre dispersé. BNP Paribas recule de 0,36%, le Crédit Agricole progresse de 0,12% et la Société Générale de 0,25 % dans un marché positif de 0,8%.

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