
Les prix des renouvellements 2019 restent stables dans la réassurance

Les prémices de 2019s’avèrent décevantes pour les réassureurs. L’année 2018 a, en effet, été marquée par de nombreuses catastrophes naturelles, comme l’ouragan Michael, les typhons Jebi et Mangkhut, qui ont coûté plus de 80 milliards d’euros aux réassureurs. Ces pertes significatives, quoique moins importantes que celles de 2017, n’ont pas entraîné de fortes hausses des tarifs lors des renouvellements de janvier 2019 d’après les études des courtiers en réassurance Willis Re et JLT Re publiées mardi. L’indice de JLT Re pour les prix de la réassurance des catastrophes naturelles a même accusé une baisse de 1,2% en janvier 2019 alors qu’il avait connu une augmentation de 4,8% en janvier 2018.
Les deux rapports montrent surtout un double mouvement d’écart de prix. D’un côté, les cédants avec des pertes maîtrisées et un processus de renouvellement discipliné, comme c’est le cas en Europe, ont réussi à obtenir des prix en baisse. Les clients ayant connu de fortes pertes et perçus comme plus risqués ont, de leur côté, vu une forte augmentation des tarifs, détaille Willis Re. Les assureurs les plus touchés, notamment en Californie, ravagée par des incendies, ont ainsi connu des majorations de prix allant jusqu’à 20% alors que ceux peu sinistrés ont vu une hausse de seulement 5%, explique JLT Re.
Dans l’ensemble, le marché reste bien capitalisé car «les entrées de capitaux régulières ont permis de compenser la pression sur les prix ce qui a apporté une relative stabilité au marché de la réassurance depuis sept ans», analyse David Flandro de JLT Re. «Des niveaux records de capitaux dédiés au secteur à la fin de 2018 ont ainsi permis d’assurer la continuité d’assurance des risques en janvier 2019», ajoute-t-il. Par ailleurs, JLT Re souligne que pour la première fois depuis la crise financière la croissance des capitaux alternatifs, notamment les obligations catastrophes «cat bond», s’est atténuée, ce qui concorde avec le resserrement du marché des rétrocessions. Certains investisseurs ont retiré leurs capitaux, déçus par les faibles retours sur l’année. Si le marché est assez mature pour que les catastrophes naturelles ne créent pas une forte volatilité, «une nouvelle année avec de lourds sinistrespourrait tester la résilience des investisseurs et leur appétit pour la réassurance dans un contexte de volatilité des marchés», note David Flandro.
Plus d'articles du même thème
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions