
Les fusions entre banques européennes doivent être facilitées selon François Villeroy de Galhau

«Au sein d’une Union monétaire et bancaire, une fusion transfrontières ne doit pas poser plus de difficultés et de complications qu’une fusion ‘domestique’», a déclaré, mercredi, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.
S’exprimant lors de l’ouverture d’un colloque de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, le superviseur du secteur financier en France, le banquier central a considéré que «le développement des activités bancaires transfrontières représente une dimension essentielle pour approfondir le marché unique, fluidifier l’allocation de l'épargne et financer les investissements».
«Des consolidations transfrontières saines et solides permettraient aux banques de mieux diversifier leurs risques dans l’ensemble de la zone euro et d’orienter plus efficacement l'épargne vers l’investissement productif», a-t-il dit.
Le gouverneur a souligné que la zone euro accusait toujours un retard important par rapport aux Etats-Unis où la part de marché des cinq premières banques dépasse 40 %, alors qu’elle est inférieure à 20% sur le Vieux continent.
Pour parvenir à favoriser ces consolidations, il faudrait que les autorités de surveillance favorisent une approche des établissements sur une base consolidée «en accordant davantage de dérogations en matière de liquidité et de fonds propres, afin de permettre une allocation plus flexible des capitaux et de limiter le cloisonnement» par pays, a expliqué François Villeroy de Galhau.
S’agissant des exigences minimales de fonds propres fixées par autorités de résolution, le gouverneur pense qu’elles «perdraient leur sens si elles étaient calculées sur une base nationale». «Ce calcul devrait être réalisé au niveau de l’Union bancaire considérée comme une juridiction unique», a-t-il dit, ajoutant que leur cloisonnement à l’intérieur des frontières nationales «serait un obstacle au marché unique et aux fusions transfrontières entre banques européennes.»
Dans ce contexte, François Villeroy de Galhau a proposé, comme «première étape concrète», que l’Autorité bancaire européenne publie «un recensement exhaustif de l’ensemble des obstacles aux activités et aux fusions transfrontières qui découlent de la réglementation et de la supervision.»
Le renforcement de la régulation du secteur financier ne doit pas créer de nouvelles barrières à la consolidation nécessaire des banques dans la zone euro, a insisté le gouverneur de la Banque de France. «Il faut prendre garde à ce que le déploiement des nouvelles réglementations ne donne pas lieu à l’introduction de nouvelles barrières», a ajouté François Villeroy de Galhau.
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