
Le secteur du crédit spécialisé panse ses plaies

Le bilan est sévère. Ce sont les mots choisis par l’Association des sociétés financières (ASF), qui regroupe les établissements de financement spécialisé français, pour qualifier 2020. Financement locatif d’équipement (leasing), crédit-bail immobilier, affacturage, crédit à la consommation… Tous ces secteurs ont été touchés par la crise sanitaire et affichent un fort recul par rapport à 2019. Seule l’activité de caution progresse légèrement, affichant une croissance de 6% en 2020, avec 807 milliards d’euros d’engagements hors bilan.
L’activité la plus touchée a été celle du crédit-bail immobilier, qui, avec 3,7 milliards d’euros de nouveaux contrats signés, affiche une baisse de 23,4% sur un an. C’est la baisse la plus importante observée depuis l’année 2009. Si la crise sanitaire explique cette chute, les sociétés de financement dovient prendre en compte le fait que «le télétravail a changé de manière profonde l’investissement des entreprises dans les bureaux», déclare François Camilleri, président de la commission crédit-bail de L’ASF et directeur général délégué de BPCE Lease.
Du côté du leasing, la baisse apparaît moins marquée, à -8,5%, avec 29,2 milliards d’euros d’investissements nouveaux. Finalement, sur ce métier, la baisse est restée «limitée», remarque François Camilleri, précisant que l’année a connu un creux au deuxième trimestre, avec une chute de l’activité de 34% par rapport à l’année précédente, mais il s’est résorbé à la fin de l’année, le dernier trimestre affichant même une hausse de 1,5%.
Pour l’affacturage, un métier traditionnellement stable - qui défraye néanmoins la chronique avec la chute de Greensill en Grande-Bretagne -, la baisse de 7,5% observée en 2020, avec 324 milliards de créances prises en charge, a été historique. «L’affacturage a connu en 2020 la plus grande contraction de son histoire, depuis sa création en France en 1964», déclare Patrick de Villepin, président de la commission affacturage de l’ASF et président de BNP Paribas Factor. Ce métier, depuis sa création, n’avait connu que deux autres années de retrait : 2003, avec une baisse 1%, et 2009 avec un recul de 3,6%. «La contraction est due au confinement, mais aussi au très grand succès du prêt garanti par l’Etat, qui a été le premier crédit de trésorerie en 2020», note Patrick de Villepin, pour expliquer ce recul.
Enfin, le crédit à la consommation a également souffert. Son volume a chuté de 11,7%, avec 41 milliards d’euros de crédits octroyés. Encore une fois, c’est la plus forte décrue depuis la crise de 2009.
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