
Le Royaume-Uni libère avant la zone euro le dividende des banques

Bien que confronté à une recrudescence des cas de Covid 19, le Royaume-Uni s’est engagé dans une phase de desserrement des mesures liées à la pandémie. Le 19 juillet prochain, les principales contraintes sanitaires du pays prendront fin. La Banque d’Angleterre (BoE) a célébré la fin des restrictions à sa façon avec un peu d’avance. L’Autorité prudentielle britannique (la Prudential Regulation Authority, PRA), dépendante de la BoE, a déclaré mardi que les « garde-fous extraordinaires » qu’elle avait demandé aux banques britanniques d’appliquer à leurs versements de dividendes n’étaient plus nécessaires. Ces restrictions ont donc été supprimées, avec effet immédiat.
Avec cette communication officielle, la Banque d’Angleterre prend un temps d’avance sur la Banque centrale européenne (BCE). Car même si certaines personnalités officielles de l’institution européenne ont déclaré que la fin des restrictions sur les dividendes des banques se profilait, cela ne sera effectif que fin septembre.
Les vues de la BoE et de la BCE sur l’attitude à adopter par les banques se révèlent aussi sensiblement différentes. A Francfort, les voix s’exprimant sur le sujet apparaissent plus mesurées que du côté de Londres. Margarita Delgado, membre du conseil de surveillance de la BCE, a par exemple déclaré lundi dans une interview, relayée par Bloomberg, que la banque centrale appellera les banques à rester « prudentes ». C’est d’ailleurs le discours asséné depuis des mois par l’autorité européenne. Andrea Enria, le responsable de la supervision bancaire de la BCE, appelait lui aussi à la prudence sur la distribution de dividendes début juillet devant les parlementaires européens.
Mais Margarita Delgado va plus loin. Elle explique que la BCE poussera les banques qui rémunéreront trop leurs actionnaires « à revenir à une politique de distribution dans la moyenne », menaçant même d’utiliser « d’autres outils si les banques n’acceptent pas la recommandation du superviseur ». Par « moyenne », la BCE entend prendre en compte, en plus d’une évaluation de la solidité financière, la comparaison des plans de distribution de dividende et de rachat d’actions à ceux des structures ayant une taille ou un modèle commercial similaire.
Confiance
La Banque d’Angleterre a justifié, elle, sa décision de libérer les contraintes sur les dividendes dès maintenant en raison des tests de résistances effectués sur le secteur. Leurs résultats intermédiaires, qui ont aussi été publiés mardi, montrent que les banques britanniques restent bien capitalisées. Elles demeurent « résilientes à des résultats économiques bien plus sévères que la prévision centrale du Comité de politique monétaire », déclare la BoE. La Banque centrale indique seulement que « les conseils d’administration des banques devraient continuer à faire preuve d’une prudence appropriée quant au niveau des distributions aux actionnaires ».
L’institution estime donc que les banques seront en mesure de soutenir les ménages et les entreprises lors de la reprise économique. Par ailleurs, elle considère que le programme avancé de vaccination a diminué de manière « significative » le niveau d’incertitude auquel doivent faire face les banques.
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