
Le Libra ne convainc pas le G7 Finances

Il n’est pas certain que les sept principales puissances mondiales puissent parvenir à un consensus sur les questions de fiscalité, qui sont les points les plus sensibles de l’agenda du G7 Finances, réuni hier et aujourd’hui à Chantilly. Mais elles sont toutes déterminées à assortir de conditions strictes la mise en place du Libra, la «stable coin» créée par un consortium de 28 sociétés, sous la houlette de Facebook, totalisant près de deux milliards de clients.
Olaf Scholz, le ministre des Finances allemand, a catégoriquement exclu que Facebook obtienne l’autorisation de lancer sa monnaie avant que toutes les questions légales et réglementaires soient levées. Haruhiko Kuroda, le gouverneur de la Banque du Japon, tient le même discours. «Aujourd’hui, les conditions ne sont pas réunies pour que cette monnaie, telle qu’elle a été présentée par Facebook, puisse être mise en fonction. Nous ne pouvons pas accepter qu’un tel instrument soit mis en place alors qu’il ne respecte aucune des règles prudentielles que nous imposons à toutes les monnaies souveraines», a déclaré le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.
Auditionné par le Congrès américain les 16 et 17 juillet, le chef du projet Libra David Marcus n’a pas répondu aux questions des représentants visant, entre autres, à préciser le cadre de supervision futur de la devise, comme du wallet. «Je m’engage devant vous à prendre le temps nécessaire pour régler tous ces points», a été sa réponse la plus fréquente. Il s’est vu reprocher l’absence de discussions préalables avec les autorités de supervision, visant à valider le cadre de supervision d’un projet supranational, basé en Suisse. «La partie consacrée à la réglementation est quasiment vide, a confirmé la présidence française du G7. Des échanges téléphoniques informels ne peuvent suffire à répondre à toutes les questions soulevées. Des échanges précis, par écrit, sont nécessaires.»
L’argument de l’avantage concurrentiel qu’une telle initiative procurerait aux Etats-Unis sur la Chine n’a pas adouci les parlementaires. Ils voudraient que les structures Calibra et Libra soient supervisées par les régulateurs américains, mais échouent à l’heure actuelle à saisir les contours de cet objet digital non identifié.
«Un tel projet soulève de nombreuses questions, qui ne se limitent pas au business model du libra. Les systèmes de paiement, en particulier, vont être appelés à évoluer. Le groupe de travail dirigé par Benoît Coeuré a présenté ses premières conclusions aujourd’hui. Il va poursuivre ses travaux, et publiera un rapport détaillé, assorti de propositions, au mois d’octobre», a expliqué la présidence française du G7.
Plus d'articles du même thème
-
La chute se poursuit sur des marchés paniqués par la guerre commerciale
Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge vif lundi après le plongeon des marchés asiatiques. Les taux continuent également à reculer. -
Qileo lance le compte pro éthique
Une nouvelle banque digitale voit le jour pour occuper le créneau de la responsabilité environnementale avec un package qui ne finance que des projets à impact écologique. -
Pennylane lève 75 millions d’euros pour rafler le marché des TPE-PME
La comptatech compte accélérer son développement technologique et commercial afin d’attirer un maximum d’experts-comptables et leurs clients avant le passage à la facturation électronique.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions