
Le Crédit Mutuel Arkéa mûrit un plan stratégique singulier

Des groupes de travail associant les filiales participent à la réflexion depuis avril. Le Crédit Mutuel Arkéa devrait annoncer un plan 2021-2024 en janvier. Selon nos informations, la stratégie reposera sur les piliers de sa raison d’être : un partenaire engagé, œuvrant en proximité, pour la transition… Une raison d’être que son assemblée générale a validée, mais qui n’est pas inscrite dans ses statuts du fait, dit-on en interne, de l’opposition de la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM). L’organe central a en effet ce pouvoir, pour tout ce qui touche aux statuts. Il l’a déjà fait valoir en février : le groupe de Brest avait annoncé, lors du départ de son directeur général (DG) Ronan Le Moal, son intention de se doter d’un conseil de surveillance et d’un directoire qui aurait accueilli Hélène Bernicot, actuelle DG, et Anne Le Goff, DG déléguée. Jean-Pierre Denis reste donc président du Crédit Mutuel Arkéa, mais non exécutif.
Le prochain plan stratégique a l’ambition d’exprimer, en euros, une «performance globale». Toutes ses activités seront évaluées ainsi selon leurs résultats financiers, bien sûr, mais pondérés par leur impact environnemental, sociétal, etc. Arkéa est épaulé par PwC pour bâtir une méthodologie avec des indicateurs adaptés. Il devrait ainsi présenter des trajectoires et d’éventuels renoncements si la performance globale n’était pas au rendez-vous. Le groupe devrait aussi, dans ce cadre, accompagner ses partenaires et clients dans leur propre transition, de sorte à favoriser des pratiques durables.
Durant les travaux, les affaires continuent. Le transfert des services informatiques et d’une partie du back-office d’Axa Banque est en bonne voie. Pour le groupe, il s’agira d’un projet majeur en 2021, porté par sa filiale Arkéa Banking Services dont l’offre de plate-forme bancaire à des clients professionnels est un point distinctif de son modèle d’affaires.
Le Crédit Mutuel Arkéa n’a donc pas l’intention de laisser de côté sa singularité. A défaut de son indépendance. Son dossier de séparation du reste du Crédit Mutuel n’aurait toutefois pas été refermé par la Banque centrale européenne, selon des sources internes. Même si les «discussions avec les autorités durent depuis juin 2018... et ne semblent pas près d'être terminées !», remarquait déjà Pierre-Edouard Batard, directeur général de la CNCM dans un entretien à L’Agefi hebdo du 12 mars.
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