
Le Crédit Agricole propose un dividende hors norme

Les Caisses régionales du Crédit Agricole, principaux actionnaires du Crédit Agricole SA, n’auront finalement pas longtemps à attendre pour récupérer leur dû. Lors de la présentation de ses résultats pour l’année 2020 (lire ci-dessous), le Crédit Agricole SA a annoncé le versement d’un dividende de 0,8 euro par action, soit un taux de distribution (pay-out) de 66,6%. Ce montant, très supérieur aux 50% distribués en temps normal, prend en compte une partie des sommes qui n’avaient pas été distribuées en 2019. En milieu de matinée, le cours de l’action Crédit Agricole progressait de près de 5% dans un marché parisien en baisse de 0,12%.
Cette décision a été prise alors que la Banque centrale européenne impose aux banques de limiter la distribution des dividendes en numéraire au maximum entre 20 points de base du ratio de solvabilité CET1 et de 15% de la somme des résultats de l’année 2019 et 2020. La banque a réussi à optimiser sa politique de distribution en utilisant toutes les possibilités qui lui étaient offertes.
Elle a d’abord profité de son caractère particulier de banque cotée au sein d’un groupe mutualiste. « Nous appliquons les recommandations de la Banque centrale européenne, mais au niveau du Groupe Crédit Agricole, plus large que Crédit Agricole SA, et dont la solvabilité est plus élevée. C’est avec ce raisonnement que nous pouvons distribuer un dividende qui commence à rattraper ce que nous n’avons pas payé en 2019 », a précisé Philippe Brassac, directeur général du Crédit Agricole.
La solution de la sortie en actions
Par ailleurs, la distribution se fera en numéraire avec la possibilité offerte aux détenteurs de titres de se faire payer en actions. Or, les dividendes en actions n’entrent pas dans les restrictions imposées par la BCE, puisqu’ils n’impliquent pas de sorties de liquidités. Et il se trouve que le principal actionnaire de Crédit Agricole SA, la SAS Rue de la Boétie (contrôlée par les Caisses régionales du Crédit Agricole), détenteur de 55% du capital, s’est engagé à demander à se faire payer le dividende en actions. Ce sera aussi le cas des salariés actionnaires du groupe, qui représentent 5% du capital, espère la direction. « C’est aussi parce que notre principal actionnaire s’est engagé à se faire payer en actions que nous pouvons distribuer ce dividende », a déclaré Jérôme Grivet, directeur général adjoint de Crédit Agricole SA.
Sur les 40% d’actionnaires restants, « nous pensons qu’une partie significative des minoritaires, historiquement les deux tiers, vont souscrire à l’option du paiement en actions », a expliqué le directeur général adjoint.
En fonction de la proportion des minoritaires qui auront opté pour le paiement en actions, la banque mettra en place des rachats d’actions. « Les rachats d’actions font partie de notre dispositif cohérent avec la recommandation de la BCE. Ils pourront donc commencer dès le mois de juin, lors de la distribution du dividende en actions », a assuré Jérôme Grivet.
{"title":"Le r\u00e9sultat de Cr\u00e9dit Agricole SA subit la mont\u00e9e du co\u00fbt du risque»,"body":{"value":"Le Cr\u00e9dit Agricole SA a publi\u00e9 un r\u00e9sultat net part du groupe pour l\u2019ensemble de l\u2019ann\u00e9e 2020 de 2,692 milliards d’euros, contre 4 844 millions d’euros sur l\u2019ann\u00e9e 2019, soit une baisse de -44,4%. Hors \u00e9l\u00e9ments sp\u00e9cifiques, le r\u00e9sultat net part du Groupe sous-jacent ressort \u00e0 3,849 milliards d’euros, en baisse de -16,0% par rapport \u00e0 l\u2019ann\u00e9e 2019. Pour le seul quatri\u00e8me trimestre, Cr\u00e9dit Agricole SA pr\u00e9sente un r\u00e9sultat net publi\u00e9 en baisse de 92,6% \u00e0 124 millions d\u2019euros, comprenant notamment la d\u00e9pr\u00e9ciation d\u2019\u00e9cart d\u2019acquisition de CA Italia pour -778 millions d\u2019euros. Le r\u00e9sultat net sous-jacent part du groupe pour les quatre derniers mois de l\u2019ann\u00e9e se monte quant \u00e0 lui \u00e0 975 millions d\u2019euros, en baisse de 26%.<\/p>\n\n
Sur l\u2019ann\u00e9e, le produit net bancaire sous-jacent totalise 20,5 milliards d\u2019euros, en progression de +2,1% par rapport \u00e0 l\u2019ann\u00e9e 2019, gr\u00e2ce \u00e0 une croissance significative des revenus du p\u00f4le Grandes client\u00e8les (+10,7%), tandis que les autres m\u00e9tiers du groupe affichent un l\u00e9ger recul : -1,4% dans la Banque de proximit\u00e9, -3,0% pour le p\u00f4le Gestion de l\u2019\u00e9pargne et Assurances, et -7,0% dans les Services financiers sp\u00e9cialis\u00e9s en sous-jacent ou -4,3% \u00e0 p\u00e9rim\u00e8tre constant. Les charges d\u2019exploitation restent stables (+0,3%) \u00e0 12,452 milliards d\u2019euros.<\/p>\n\n
Le coefficient d\u2019exploitation sous-jacent, hors fonds de r\u00e9solution unique (FRU), s\u2019\u00e9l\u00e8ve \u00e0 59,6% sur l\u2019ann\u00e9e, en am\u00e9lioration de 1,4 point de pourcentage par rapport \u00e0 l\u2019ann\u00e9e 2019, et inf\u00e9rieur \u00e0 l\u2019objectif fix\u00e9 dans le cadre du Plan \u00e0 moyen terme pr\u00e9sent\u00e9 en juin 2019, \u00e0 savoir 60%.<\/p>\n\n
Le montant des provisions pass\u00e9es pour co\u00fbt du risque a \u00e9t\u00e9 multipli\u00e9 par 2,1 en un an, passant de 1,256 milliard en 2019 \u00e0 2,606 milliards en 2020. Le co\u00fbt du risque se monte \u00e0 62 points de base. Le total des provisions engrang\u00e9es dans les comptes du Cr\u00e9dit Agricole SA se monte \u00e0 9,6 milliards d\u2019euros.<\/p>\n\n
Le b\u00e9n\u00e9fice par action sous-jacent sur l\u2019ann\u00e9e 2020 par action atteint 1,20\u20ac, en baisse de -13,4% par rapport \u00e0 2019.<\/p>\n\n
Par ailleurs, Cr\u00e9dit Agricole SA s\u2019engage \u00e0 d\u00e9manteler compl\u00e8tement le m\u00e9canisme de switch assurances (qui transf\u00e8re aux Caisses r\u00e9gionales l\u2019exigence prudentielle li\u00e9e \u00e0 la d\u00e9tention de participations de Cr\u00e9dit Agricole SA dans Cr\u00e9dit Agricole Assurances) d\u2019ici la fin de l\u2019ann\u00e9e 2022, dont 50% (soit 15% compl\u00e9mentaires) achev\u00e9s d\u00e8s le premier trimestre 2021. \u00ab Ce d\u00e9bouclage total aura un impact positif sur le r\u00e9sultat net part du Groupe de Cr\u00e9dit Agricole SA. de +141 millions d\u2019euros (+190 millions d\u2019euros sur le PNB) en ann\u00e9e pleine, et sur le b\u00e9n\u00e9fice net par action d\u2019environ 4%, pour un impact sur le CET1 de Cr\u00e9dit Agricole SA de -90 points de base (dont -20 points de base li\u00e9s au d\u00e9bouclage des 15% suppl\u00e9mentaires au premi\u00e8re trimestre 2021) \u00bb<\/em>, pr\u00e9cise le groupe dans un communiqu\u00e9.<\/p>\n»,"format":"light_html"}}
Plus d'articles du même thème
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions