
Le compte à rebours a débuté pour la création du pôle CDC-La Poste-CNP

Le calendrier de la création du grand pôle financier public, autour de la CDC, de La Poste et de CNP Assurances, se précise. Hier, le Parlement a définitivement adopté le projet de loi Pacte, qui contient des dispositions organisant le transfert, par l’Etat, du contrôle de La Poste à la Caisse des dépôts. Même en cas de recours auprès du Conseil constitutionnel, la loi Pacte pourrait ainsi être promulguée vers la mi-mai, estime-t-on à l’Elysée. Cette promulgation donnera un coup d’accélérateur à la création du pôle financier public, puisque c’est à partir de cette date que La Banque Postale (LBP), qui recevra les participations de la CDC et de l’Etat dans CNP, soit 42% au total, pourra solliciter auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) une dérogation à l’obligation de lancer une offre publique d’achat sur les quelque 40% du capital de l’assureur qu’elle ne détiendra pas encore.
Six milliards à trouver en cas de refus de l’AMF
«L’AMF aura entre deux et quatre mois pour se prononcer», indique une source proche du dossier. «Nous pensons très sérieusement que la dérogation est possible», avait déclaré Rémy Weber, le président du directoire de LBP, lors de la présentation des résultats 2018 de la filiale bancaire de La Poste. «Si la décision de l’AMF est négative, nous n’avons pas décidé de ce que nous ferons», a affirmé hier Eric Lombard, directeur général de la CDC, lors de la présentation des comptes annuels du bras financier de l’Etat. «L’accord de l’AMF sur la dérogation est important mais un refus ne serait pas empêchant», assure la source. Reste que, sur la base du cours actuel de CNP, un refus de l’AMF contraindrait LBP à trouver près de 6 milliards d’euros pour racheter les 40% de l’assureur qui ne seront pas encore en sa possession.
Une autre date butoir est celle du 30 juin : pour que le pôle financier public puisse naître au premier trimestre 2020, comme prévu, le pacte d’actionnaires liant la CDC, l’Etat, LBP et BPCE au sein de l’actionnariat de CNP doit se dénouer le 31 décembre 2019, ce qui nécessite de le dénoncer au plus tard le 30 juin prochain. Une dénonciation elle-même conditionnée à la publication de l’avis de la Commission de surveillance de la CDC sur la faisabilité de la création du pôle financier public. Or le projet qui doit lui être soumis par la direction générale de la CDC achopperait sur des divergences de vue entre la Caisse et l’Etat au sujet de la future gouvernance de La Poste, la première souhaitant un contrôle exclusif et le second un contrôle partagé, d’après Les Echos. «Il s’agit d’un sujet technique, ça se passe tout à fait bien», relativise Eric Lombard.
Quant à la Sfil, dont le projet de transfert du contrôle de l’Etat à la CDC est lié à celui de la création du pôle financier public, «nous travaillons avec l’Etat sur l’évaluation (de la société), les due diligences, tout cela avance normalement», indique le directeur général de la Caisse.
La gestion d’actifs, premier contributeur aux résultats
Celle-ci a clos son exercice 2018 sur un résultat agrégé de 3,3 milliards d’euros, stable par rapport à 2017, ce qui débouchera pour l’Etat sur un versement de 1,6 milliard d’euros. Dans le détail, le résultat courant du fonds d’épargne est passé de 1,4 milliard à 1,5 milliard d’euros, alors que le bénéfice net part du groupe de la section générale, c’est-à-dire de la CDC à proprement parler, a été ramené de 1,9 milliard à 1,8 milliard, l’année 2017 ayant bénéficié d’une plus-value exceptionnelle sur la cession de titres Sanef.
Le pôle de gestion d’actifs, dans la nouvelle configuration de la CDC en cinq métiers, a été le principal contributeur au résultat agrégé, avec un bénéfice de 1,27 milliard d’euros, soit 38,2% du total, devant la Banque des territoires (30,8%). La réorganisation de la CDC en cinq métiers datant de 2018, le groupe assure ne pas pouvoir fournir d’éléments de comparaison pour mesurer l’évolution des différentes activités par rapport à 2017. Le pôle de gestion d’actifs a réalisé «une très belle année, dans un environnement difficile», indique Olivier Mareuse, directeur des fonds d’épargne et de la gestion d’actifs.
La gestion d’actifs de la Caisse est pourtant investie à hauteur de 22% en actions, «ce qui est extrêmement important par rapport aux autres gestions, souligne Olivier Mareuse, mais notre portefeuille actions a mieux résisté (que la concurrence) à la correction des marchés fin 2018 car nos programmes de plus-values ont été réalisés avant cette phase, durant laquelle nous avons été plutôt acheteurs».
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