
L’assurance française chiffre à 3 milliards son «effort de guerre»

Florence Lustman, présidente de la Fédération française de l’assurance (FFA), a défendu le rôle de l’industrie dans une tribune publiée ce jeudi sur le site de l’organisation. Alors que les banques ont été appelées à jouer les pompiers du crédit pour soutenir une économie à l’arrêt, les assureurs ont été critiqués pour leur inertie, notamment par Bruno Le Maire, le ministre de l'économie.
«J’entends que beaucoup s’interrogent sur notre rôle dans cette crise et nous demandent d’aller très au-delà de ce à quoi nous nous sommes engagés dans nos contrats et qui a servi de base au calcul des primes. Les assureurs ne peuvent hélas pas faire de miracle avec l’argent qu’on leur a confié», répond Florence Lustman.
Les superviseurs ont rappelé qu'«obliger les assureurs à couvrir rétroactivement des risques non couverts dans leurs contrats exposerait le secteur à des risques d’insolvabilité qui fragiliseraient la protection des assurés, la stabilité des marchés, et aggraverait in fine la crise actuelle», souligne la dirigeante. La prise en charge des pertes d’exploitation des entreprises françaises, qui exclut les cas de pandémie, coûterait «des dizaines de milliards d’euros, somme qu’aucun acteur à part l’Etat ne peut supporter seul», ajoute Florence Lustman.
Entrela contribution de 200 millions d’euros au fonds de solidarité mis en place par l’Etat pour les petites entreprises, les mesures annoncées individuellement par chaque compagnie, et les effets de la crise, «l’impact pour l’assurance se chiffre déjà à plus de 3 milliards d’euros», indique Florence Lustman.
«Si nous voulons anticiper de nouvelles crises comme celle-ci, nous pouvons réfléchir dès à présent aux bases d’un régime de type assurantiel qui permettrait de couvrir des catastrophes sanitaires de très grande ampleur. Mais ne nous y trompons pas, les assureurs ne pourront pas couvrir seuls de tels événements et ce régime devra s’appuyer sur un partenariat avec l’Etat», conclut la présidente de la FFA, qui a lancé une réflexion pour faire des propositions aux pouvoirs publics.
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