
Lactalis crée sa captive de réassurance

Lactalis transforme le lait en fromage et devrait bientôt transformer une partie de ses bénéfices en provisions pour faire face à ses opérations de réassurance. Sorélac, la captive de réassurance du géant français des produits laitiers, a reçu son agrément de réassurance non-vie de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) le 14 décembre 2022, selon une décision publiée le 31 décembre 2022 au Journal officiel.
Ce type de structure permet à un groupe d’obtenir des contrats d’assurance auprès d’assureurs privés à de meilleures conditions en se réassurant lui-même sur une partie des risques.
Gestion sous-traitée
Créée le 1er juillet 2022 avec un capital social de 10 millions d’euros, Sorélac est présidée par Michel Peslier, directeur général audit et affaires juridiques du groupe Lactalis. Hervé Bouchet, directeur des affaires juridiques, assure la direction générale.
Strategic Risk Solutions (SRS), le plus grand gestionnaire de captives au monde, devrait avoir la charge de la gestion de Sorélac, rapporte le site spécialisé Captive Intelligence. Lactalis et Strategic Risk Solutions n’ont pas répondu aux sollicitations de L’Agefi. Le groupe SRS a ouvert début novembre son premier bureau à Paris, avenue de la Grande Armée dans le 17ème arrondissement. « Il est clair que de nombreuses entreprises françaises veulent ‘rentrer chez elles’ et gérer leur captive. Nous sommes impatients d’aider le domicile à évoluer dans le futur », déclarait alors Brady Young, président-directeur général de SRS.
Enjeu économique
Cette déclaration s’inscrivait alors sur fond d'éventuel assouplissement en faveur de la création des captives de réassurance en France. Un amendement allant dans ce sens a finalement été retenu dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2023.
Plusieurs dizaines de groupes tricolores travaillent ainsi sur la constitution d’une captive de réassurance, dont le spécialiste du confort thermique Atlantic. L’enjeu est surtout économique. Pour la cinquième année d’affilée, les grandes entreprises françaises paieront plus cher leurs assurances en 2023, avec, en moyenne, une hausse de 8% à 10% cette année. D’autant que les assureurs sont encore très prudents sur certains risques qui explosent, à l’image du cyber.
Sorélac est la dixième captive française, après Seb et Bonduelle en 2021, mais aussi Publicis en 2022. Le groupe publicitaire français a reçu son agrément pour Publicis Ré, société anonyme au capital de 20 millions d’euros, mi-novembre.
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