
La Société Générale poursuit sa sortie d’Afrique

La Société Générale poursuit son recentrage stratégique. La banque française a annoncé vendredi avoir conclu un accord pour céder la totalité de sa participation de 57,93% dans sa filiale guinéenne, Société Générale Guinée, au groupe bancaire panafricain Atlantic Financial Group.
Les éléments financiers de ce projet de cession n’ont pas été indiqués. La Société Générale a toutefois précisé dans un communiqué que l’opération aurait un effet positif d’environ 2 points de base sur son ratio CET1 à la date de finalisation, attendue d’ici à la fin du premier trimestre 2025.
Selon les termes de l’accord, Atlantic Financial Group reprendrait l’ensemble des activités de cette filiale ainsi que l’intégralité des portefeuilles clients et tout son personnel. La transaction est soumise aux conditions suspensives usuelles ainsi qu'à la validation des autorités financières et réglementaires compétentes, a prévenu la Société Générale.
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Libérer du capital
La banque de la Défense a annoncé la cession de nombreuses filiales africaines ces derniers mois dans le cadre de la revue stratégique impulsée par le directeur général Slawomir Krupa. En un peu plus d’un an, elle a vendu ses activités au Congo, en Guinée Equatoriale, en Mauritanie, au Tchad, au Burkina Faso, au Mozambique et à Madagascar. Il s’agit de petites filiales dans lesquelles la Société Générale ne disposait pas de la taille critique pour générer des revenus. Elle supportait, dans le même temps, des coûts et restait exposée au risque politique dans ces pays.
En revanche, la Société Générale conserve, pour l’heure, sa présence en Côte d’Ivoire où elle est la première banque du pays, avec un bilan de 3.000 milliards de francs CFA (4,6 milliards d’euros). Elle jouit aussi d’une solide position au Maroc où elle a enregistré 469 millions d’euros de produit net bancaire en 2022.
La cession de ces actifs est destinée à simplifier le portefeuille d’activités de la Société Générale et à libérer du capital pour se concentrer, notamment sur deux moteurs de croissance : Boursorama, rebaptisée BoursoBank, et Ayvens, sa filiale de leasing. Il s’agit d’ailleurs des seules activités auxquels le groupe alloue du capital supplémentaire, les autres métiers devant croître organiquement, avait annoncé Slawomir Krupa lors de son Capital Markets Day à Londres.
Le patron de la banque de la Défense souhaite imposer un modèle «asset light». Il avait d’ailleurs annoncé l’an dernier «ne pas avoir de tabou en matière de cessions d’actifs». Il souhaite conserver les activités dans lesquelles la banque possède la taille critique ou qui présentent des synergies avec le reste du groupe. Il a depuis procédé à la cession de Société Générale Equipment Finance, sa filiale de leasing de biens d'équipement, auprès du groupe BPCE. Il s’est par ailleurs délesté de ses filiales de banque privée au Royaume-Uni et en Suisse.
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