
La Société Générale fait mieux qu’attendu au premier trimestre

La Société Générale a publié vendredi un résultat net part du groupe de 868 millions d’euros au premier trimestre, en hausse de 5,7% et largement supérieur aux attentes des analystes. Le consensus FactSet tablait sur 431 millions d’euros. Le résultat net sous-jacent s'élève à 1,5 milliard d’euros, en légère baisse de 2% par rapport au premier trimestre 2022.
Le produit net bancaire (PNB) a baissé de 5,3% sur un an, et de 3,8% en sous-jacent, à 6,6 milliards d’euros, ce qui est conforme au consensus FactSet. Ce recul s’explique par les difficultés de la banque de détail en France, dont la marge nette d’intérêts est écrasée du fait de la revalorisation du taux du livret A, conjuguée à la hausse du coût de refinancement liée à la fin du TLTRO, ainsi que l’effet du taux d’usure qui limite la capacité d’ajustement des prix sur les crédits.
La Société Générale a pris une couverture sur le risque de taux qui l’empêche, jusqu'à son échéance en 2024, de bénéficier pleinement de la hausse des taux sur les dépôts. Le PNB de la banque de détail en France a chuté de 11% au total.
ALD en soutien
Cette mauvaise performance est en grande partie compensée par la très bonne tenue de sa filiale de leasing automobile ALD, dont les revenus sous-jacents ont progressé de 26,3% grâce à la hausse de la flotte financée sous l’effet notamment de l'électrification du parc. Les revenus de l’assurance ont connu un bond spectaculaire de 51,2%, en partie expliqué par l’entrée en vigueur de la norme comptable sur les passifs IFRS 17. Cette dernière étant rétroactive, les résultats du premier trimestre 2022 ont été retraités en fair value, produisant un effet de base favorable pour l’activité d’assurance.
La banque de grande clientèle qui avait très bien performé au premier trimestre 2022 résiste avec des revenus stables, à 2,7 milliards d’euros. Les activités de marché affichent des revenus en baisse de 1,7%, malgré la très bonne performance du fixed income, et les activités de financement enregistrent une hausse de 4,7%.
A lire aussi: Boursorama est rentable au premier trimestre 2023
La Société Générale a maîtrisé ses coûts au cours du trimestre. En excluant sa contribution au Fonds de résolution unique des banques européennes de 672 millions d’euros, le coefficient d’exploitation sous-jacent s’est établi à 60,5%, en deçà de l’objectif fixé pour l’année 2023 entre 66% et 68%. En raison du contexte inflationniste, le groupe souhaite rester prudent et ne révise pas cet objectif à la baisse.
Coût du risque maitrisé
Le coût du risque a été très limité sur le trimestre à 13 points de base. La banque qui constate peu de défauts parmi sa clientèle et dont le taux de prêts non performants reste faible révise à la baisse sa prévision pour l’année 2023. Annoncé entre 30 et 35 points de base, le coût du risque devrait s'établir à 30 points de base sur l’année.
Le groupe a une exposition très limitée vis-à-vis des banques régionales aux Etats-Unis, inférieure à 100 millions de dollars, ainsi que sur l’immobilier commercial d’entreprises qui représente 1,9% de son exposition totale au risque de défaut. La Société Générale, qui a cédé en 2022 sa filiale Rosbank, a réduit son exposition offshore à la Russie de 200 millions d’euros au cours du trimestre, à 1,6 milliard d’euros.
La banque affiche un retour sur fonds propres (ROTE) sous-jacent de 10,7% au premier trimestre. Son ratio de capital CET 1 a atteint 13,5%, soit près de 410 points de base au-dessus de l’exigence réglementaire.
A lire aussi: Le Crédit Agricole profite de ses choix historiques sur les activités de marchés
Plus d'articles du même thème
-
Groupama enregistre le résultat le plus élevé de son histoire
L’assureur mutualiste affiche des résultats 2024 en nette progression par rapport à l’exercice précédent grâce à la bonne tenue de l’ensemble de ses activités d’assurance et une sinistralité "climatique" clémente. Toutefois, le ratio de solvabilité pâtit d’effets de marché défavorables et d’exigences en capital plus élevées. -
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
La loi de finances 2025 a laissé aux banques un sentiment aigre-doux
Par souci de justice fiscale, la loi de Finances 2025 a apporté un certain nombre de modifications dont plusieurs touchent les banques de façon directe ou indirecte. Certaines dispositions ne sont pas à l’avantage du secteur bancaire mais d’autres sont plutôt bénéfiques. Zoom sur deux exemples concrets.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions