
La Société Générale dévoile des ambitions décevantes pour 2026

La banque rouge et noir entre dans l'ère Slawomir Krupa. Le 18 septembre à Londres, le nouveau directeur général de la Société Générale a déployé son plan à horizon 2026 devant les investisseurs. Un plan stratégique sanctionné par une chute de l’action en Bourse de 12%, à 23,25 euros, lundi dans l’après-midi.
A la traîne des autres banques en termes de valorisation boursière, le groupe de la Défense a dévoilé de nombreux objectifs financiers et extra-financiers.
La Société Générale vise tout d’abord un ratio de solvabilité coeur CET1 solide, à 13% en 2026 dans un environnement fonctionnant sous la réglementation Bâle 4. Au 30 juin dernier, la banque affichait un ratio CET1 de 13,1% (sous Bâle 3) au 30 juin 2023.
Au niveau des revenus, le temps n’est plus à la croissance débridée. Les dirigeants anticipent une progression comprise entre 0% et 2% par an entre 2022 et 2026, une fourchette jugée plus conservatrice que la prévision du consensus des analystes, écrit lundi le courtier JPMorgan. Les encours pondérés par les risques devraient croître de moins de 1% par an entre 2024 et 2026, «avec une allocation de capital plus stricte, Boursorama et ALD étant les seuls bénéficiaires d’un supplément de capital organique», indique la banque dans son communiqué.
L’accent est mis sur la rentabilité et l’efficacité. La Société Générale attend un coefficient d’exploitation, qui correspond au rapport entre les charges et les revenus, à 60% en 2026, contre 65,8% aujourd’hui, hors contribution au Fonds de résolution unique (FRU). Dans le même temps, la rentabilité des fonds propres devrait passer de 5,6% au 30 juin dernier (9,1 % en sous-jacent) à 9-10%.
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1,7 milliard d’euros d'économies
Pour y parvenir, Slawomir Krupa mise sur un important plan d'économies. Les baisses brutes de coûts devraient atteindre 1,7 milliard d’euros, dont environ 0,6 milliard lié à l’amélioration de la plateforme informatique. La mise en œuvre de ce programme entraînera toutefois une charge de transformation de 1 milliard d’euros.
Les dirigeants s’engagent par ailleurs à rendre aux actionnaires entre 40% et 50% du résultat net publié sur la période – et dès 2023 – via une distribution «répartie de manière équilibrée à compter de 2024 entre le versement d’un dividende en numéraire et le rachat d’actions», indique la banque. Cette fourchette suppose une baisse par rapport au précédent objectif de 50% de distribution. «Une distribution du capital excédentaire sera envisagée une fois l’objectif de CET 1 atteint», précise-t-elle dans le communiqué.
Le coût du risque, soit les dotations aux provisions pour créances douteuses et litigieuses rapportées au portefeuille de crédit, est anticipé entre 30 et 35 points de base sur la période du plan.
La Société Générale s’engage aussi sur les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). La banque veut notamment réduire son exposition au secteur de la production de pétrole et gaz de 50% d’ici à 2025 (-20% précédemment) et de 80% d’ici à 2030. Elle annonce aussi le lancement d’un fonds d’investissement pour la transition de 1 milliard d’euros.
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