
La Maif migre du télétravail forcé au télétravail choisi

La crise sanitaire semble se terminer, mais avec ce retour progressif à la normale, les banquiers et assureurs vont être confrontés au retour des salariés sur leur lieu de travail. Si chacun s’y prépare, cela ne se fera pas sans tensions. Même les entreprises ayant d’ores et déjà conclu des accords sur le télétravail hors temps de crise – et donc plutôt en avance sur le sujet – en sont conscientes. C’est le cas de la Maif. Ce retour à la normale et l’institution d’un nouveau cadre général de télétravail «va prendre du temps», mais «ni l’entreprise ni les salariés ne veulent du monde d’avant», déclare Evelyne Llauro-Barrès, directrice des richesses humaines (le poste de DRH a été baptisé ainsi un peu avant son arrivée dans le groupe il y a trois ans).
Au mois de juillet 2020, la Maif a signé un avenant à son accord d’entreprise de télétravail avec les organisations syndicales. Celui-ci, comme le précédent accord en cours chez l’assureur, permet aux salariés qui le souhaitent d’opter pour un, deux ou trois jours de télétravail. A la suite de cela, deux tiers des salariés du groupe, soit 4.000 personnes, ont fait de choix du télétravail, principalement pour deux à trois jours par semaine.
La conjoncture de crise sanitaire pendant laquelle a été présenté cet accord explique peut-être son succès. Mais aussi, contrairement au précédent accord, qui notifiait un quota de 20% maximum, le télétravail est désormais ouvert à tous les salariés du groupe – à condition que leur poste le permette – et sans condition d’ancienneté. Les salariés sont indemnisés à hauteur de deux euros par jour télétravaillé.
D’ici les prochaines semaines, la direction se réunira avec les organisations syndicales pour discuter d’un retour progressif des salariés sur site et pour arriver à une situation pérenne. Pour l’heure, la règle est encore celle du 100% télétravail, avec une présence optionnelle sur leur lieu de travail pour ceux qui le souhaitent. Si les salariés du groupe se déclarent satisfaits de leur situation actuelle, les derniers sondages effectués en interne par la société ont montré que «le tout distanciel commence à devenir pesant», rapporte Evelyne Llauro-Barrès.
Quant à déterminer si la nouvelle organisation hybride sera plus rentable ou, au contraire, plus coûteuse, aucune réponse n’est aujourd’hui donnée. Pour la Maif, dont le siège est à Niort, les potentielles économies induites par le télétravail sur la surface des locaux occupés par les salariés n’est pas un gros enjeu, contrairement à des sociétés basées à Paris ou La Défense.
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