
La Macif lève des fonds pour racheter Aviva France

La Macif a levé lundi 1,75 milliard d’euros à l’occasion d’une émission de dette subordonnée en trois tranches. L’assureur mutualiste a ainsi bouclé une partie du financement nécessaire au rachat d’Aviva France, annoncé en février dernier sur la base d’un prix de 3,2 milliards d’euros. Le groupe Aéma, l’alliance de la Macif et d’Aésio, avait alors indiqué que la mutuelle niortaise émettrait pour environ 1,7 milliard d’euros de dette subordonnée.
Dans le détail, le groupe a placé lundi 400 millions d’euros de dette perpétuelle, qui pourra être rachetée (call) au bout de 8 ans, avec un rendement de 3,5%. Elle comptera comme une dette restricted tier 1 (RT1) au sens de la réglementation. La deuxième tranche de 850 millions d’euros, d’une maturité de 31 ans et de format subordinated tier 2, est assortie d’un call au bout de 11 ans. Elle a été placée avec une marge de 205 points de base (pb) au-dessus des swaps. La troisième tranche, de format subordinated tier 3 et de maturité 6 ans, atteint 500 millions d’euros et offre une marge de 95 pb au-dessus des mid-swaps.
Les titres ont suscité une très forte demande de la part des investisseurs, avec des livres d’ordres respectifs de 4,5 milliards d’euros, 6,5 milliards d’euros et 3 milliards d’euros pour les trois tranches, selon les données de Bloomberg.
Gros enjeu industriel
Credit Suisse, HSBC et Natixis ont coordonné l’opération, avec l’appui de BBVA, BNP Paribas, ING, JPMorgan, RBC et la Société Générale.
L’annonce du rachat d’Aviva France, qui doit encore être bouclé, a marqué le retour des grandes opérations de croissance externe dans le secteur de l’assurance en France. Il supposera dans le cas de la Macif et d’Aésio de marier des structures avec des gouvernances et des réseaux de distribution très différents. Le projet fera faire un bond à la Macif dans les activités d’assurance vie. Il suppose aussi de bâtir une relation solide avec l’association d'épargnants Afer, dont le contrat en euros est géré par Aviva.
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