
La CNCM et le Crédit Mutuel Arkéa temporisent

Arkéa et la Confédération Nationale du Crédit Mutuel (CNCM) ont opté pour une forme de cessez-le-feu à l’occasion de l’assemblée générale (AG) 2018 de cette dernière. Dans le sillage de l’AG ordinaire qui se tenait hier matin, une assemblée générale extraordinaire devait pourtant voter certaines réformes statutaires, à commencer par une résolution mettant en place un mécanisme de retrait de confiance ou d’agrément à des présidents ou dirigeants de fédération, qu’Arkéa analysait comme une mesure de rétorsion à son égard. L’adoption du texte n’a donné lieu à aucun commentaire des deux parties.
Alors qu’Arkéa entend prendre son indépendance du reste du groupe, le nouvel article 33 des statuts permet au conseil d’administration de la CNCM de prendre ces dispositions «à titre de mesure de régulation» en cas de «situations difficiles» liées à un «problème d’honorabilité ou de probité», expliquait il y a quelques semaines la CNCM. Dans le cas du retrait de confiance à un président, son inéligibilité a été fixée à trois ans. Arkéa, dont les dirigeants avaient déjà dû faire face à des sanctions internes finalement invalidées par la justice, voyait au contraire dans le libellé un pouvoir «purement discrétionnaire» qui «pourrait priver le groupe Arkéa notamment de son président et de ses dirigeants».
Hier, les intéressés étaient pourtant animés par une volonté d’apaisement. «La CNCM n’a pas communiqué pour ne pas enflammer le débat», soulignait une source syndicale, qui se félicitait en outre de l’adoption d’une autre résolution visant à renforcer l’autonomie de décision des fédérations en terme d’emplois et de décisions stratégiques. «L’autonomie des fédérations est déjà réelle mais cela grave dans le marbre ce principe et cela envoie un message aux autorités de tutelle», estime la source.
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France et président de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, a souhaité ce lundi «le rétablissement ou l'établissement d’un dialogue plus serein entre la [CNCM] et Arkéa». Une source proche d’Arkéa, qui continue à travailler sur la mise en œuvre de son projet d’indépendance, a de son côté indiqué hier que le groupe breton «est passé à l’étape suivante». Représenté lors de l’AG extraordinaire de la CNCM, le groupe n’était en revanche pas présent à l’AG ordinaire pour signifier «sa volonté d’apaisement». Dans ce contexte, le mandat du président de la CNCM, Nicolas Théry, a été renouvelé et son rapport moral a été adopté à l’unanimité.
Plus d'articles du même thème
-
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
La loi de finances 2025 a laissé aux banques un sentiment aigre-doux
Par souci de justice fiscale, la loi de Finances 2025 a apporté un certain nombre de modifications dont plusieurs touchent les banques de façon directe ou indirecte. Certaines dispositions ne sont pas à l’avantage du secteur bancaire mais d’autres sont plutôt bénéfiques. Zoom sur deux exemples concrets. -
Thomas Labergère (ING): «Il faut réconcilier le citoyen avec l'économie et la finance»
A l'occasion de l'événement Banques 2030 organisé le 27 mars par L'Agefi, Thomas Labergère, le directeur général d'ING en France, évoque les mesures nécessaires pour promouvoir la compétitivité des banques européennes.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions