
La BCE veut que les banques renforcent leurs fonds propres
La Banque centrale européenne (BCE) continue à mettre la pression sur les banques pour qu’elles renforcent leur bilan. Le jeune superviseur européen a envoyé le mois dernier des lettres à la plupart des grandes banques en leur précisant le ratio de fonds propres qu’elles devaient détenir, indiquait le Wall Street Journal lundi.
Les requêtes de la BCE pourrait conduire certains acteurs à vendre des titres, couper dans leurs dividendes ou trouver d’autres moyens d’améliorer leur capacité à absorber d’éventuelles pertes futures, précise le journal. Certaines banques pourraient devoir augmenter leurs coussins de capital bien au-delà des exigences règlementaires.
«En 2015, de gros acteurs vont devoir envisager des augmentations de capital», assure Carlo Messina, directeur général d’Intesa Sanpaolo, deuxième banque italienne par la taille de ses actifs. Le quotidien italien Il Sole avait d’ailleurs révélé le 9 janvier que la BCE avait écrit aux banques italiennes pour leur demander de renforcer leurs fonds propres. Carlo Messina considère, avec d’autres dirigeants, que les établissements européens vont devoir présenter un ratio de capital common equity tier one (CET1) fully loaded bien supérieur à 11% si elles veulent distribuer un dividende.
Alors que les banques européennes s’apprêtent à publier leurs résultats annuels, les ratio CET1 fully loaded de nombre d’entre elles étaient inférieurs ou proches de 11% au troisième trimestre 2014. Le ratio CET 1 de BNP Paribas était de 10,1%, le plus bas des banques de France et du Benelux mentionnées par les analystes de Société Générale dans une note le 6 janvier, juste devant Rabobank (10,8%). En Allemagne, seule Deutsche Bank est au-dessus du seuil, à 11,5%, alors que la banque étudierait la possibilité de scinder ses activités de banque de détail et de les coter en Bourse.
En Espagne, après sa récente augmentation de capital de 7,5 milliards d’euros, Banco Santander devrait porter son ratio CET1 fully loaded à 10%. BBVA est au même niveau et dans la péninsule ibérique seule Caixabank est au-dessus du seuil des 11%, à 12,7%.
Les banques ont quelques semaines pour répondre au superviseur pour accepter ou rejeter la sentence et expliquer ce qu’elles ont déjà fait ou prévoient de faire pour renforcer leur bilan. En réponse, le verdict final de la BCE est attendu en février.
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