
La Banque Palatine met en route un plan de départ volontaire

C’est une réorganisation qui ne passe pas à la Banque Palatine, filialedu groupe BPCE. Un plan de départ volontaire (PDV) ayant comme objectif le départ de 66 personnes en 2022, a été présenté aux représentants du personnels. Il est prévu que la banque spécialiste des PME/ETI et de la clientèle privée ferme 17 de ses 44 agences. « Les métiers administratifs en agence dans l’ensemble du secteur bancaire disparaissent », explique Marie Rouen, directrice ressources et services à la Banque Palatine.
A horizon 2024, la direction prévoit une baisse de 180 du nombre de ses collaborateurs en contrat à durée indéterminée (comprenant les 66 du plan de départ volontaire) sur les 1.100 présents dans la banque aujourd’hui. « La suppression de ces postes se fera sur les fonctions centrales et s’inscrira exclusivement dans le cas du turn over naturel en lien avec les départs en retraite, les démissions, ou la mobilité groupe », précise Marie Rouen.
La direction assure qu’il n’y aura pas de départs contraints, ni de licenciements économiques. « Il n’y a pas de plan de sauvegarde de l’emploi prévu à l’échéance du plan de départ volontaire. Il est prévu qu’en juin 2022, nous proposions des reconversions professionnelles aux collaborateurs qui ne sont pas intéressés par ce plan », confirme Marie Rouen.
Le plan de départ volontaire sera mis en place au tout début de 2022. « Nous souhaitons que ceux qui vont quitter l’entreprise soient accompagnés dignement et que ceux qui restent ne soient pas pénalisés par la réduction d’effectif qui va forcément entraîner une surcharge de travail », a déclaré à L’Agefi Pascal Le Stanc, délégué syndical SNB/CFE-CGC à Palatine.
Nouveau plan stratégique
Lorsque le groupe BPCE, en phase d’intégration de Natixis, a présenté son plan stratégique 2024 au mois de juillet, il était bien question de dynamiser sa filiale Palatine, dont la rentabilité est jugée trop basse. Outre la volonté de développer la gestion privée et les synergies autour des chefs d’entreprises, le plan de BPCE prévoyait la création d’agences « mixtes », regroupant les conseillers entreprise et les conseillers en gestion privée.
Cet objectif a été repris dans le plan stratégique de Palatine, nommé « Up 2024 » et présenté en toute discrétion au mois de septembre dernier. Les conséquences de cette organisation sont aujourd’hui plus claires. L’ensemble des agences de clientèle de la filière particuliers sont vouées à fermer – hormis celle d’Auteuil qui devient mixte.
Les 207 chargés de la clientèle entreprises resteront en place. En revanche, les 236 gérant privés passeront en agences mixtes avec le statut de banquier privé ou sur une nouvelle plateforme nommée «Palatine et vous Premium» avec le statut de chargés de clientèle gestion privée premium. C’est vers cette plateforme que seront orientés les clients qui ne répondent pas aux nouveaux seuils du groupe pour la gestion privée en agence, à savoir 150.000 euros de revenus annuels et 250.000 euros d’avoirs dans les comptes. Cette plateforme viendra compléter celle en place aujourd’hui, qui s’appelle Palatine et vous, et qui regroupe les clients de détail de la banque. Il sera proposé aux personnels administratifs et chargés d’accueil des agences qui ferment, de se reconvertir en «assistants de banquiers privés en plateforme».
La banque conservera aussi ses bureaux déportés à Brest et Bayonne et en créera de nouveaux à Clermont-Ferrand, Cannes et Chamonix.
Recherche de rentabilité
Ce plan, bien que nouveau, s’inscrit dans la continuité de l’accord sur la gestion prévisionnelle des emplois qui avait été signé par la banque en 2018. Celui-ci prévoyait 145 départs volontaires. Or, les membres du Comité social et économique (CSE) de l’entreprise ont constaté que seulement 9 personnes en CDI avaient choisi de partir dans le cadre de l’accord. Le syndicat SNB/CFE-CGC regrette d’ailleurs que la direction n’ait pas choisi d’opter pour la solution plus contraignante d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).
La banque veut, avec cette réorganisation accompagnée de ce plan de départ, atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés. Outre la montée en gamme sur la clientèle privée, elle entend se renforcer sur le segment des entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 50 millions d’euros. La structure compte ainsi, à horizon 2024, ramener le coefficient d’exploitation (le rapport entre les charges et les revenus) de la gestion privée sous le seuil de 100% - l’activité est déficitaire aujourd’hui - et celui de la banque dans son ensemble à moins de 60%, contre 75,6% fin 2020. Les 17 agences fermées sont aussi autant de loyers économisés pour celles qui sont en location, et la banque pourra céder celles dont elle est propriétaire.
Plus d'articles du même thème
-
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
La loi de finances 2025 a laissé aux banques un sentiment aigre-doux
Par souci de justice fiscale, la loi de Finances 2025 a apporté un certain nombre de modifications dont plusieurs touchent les banques de façon directe ou indirecte. Certaines dispositions ne sont pas à l’avantage du secteur bancaire mais d’autres sont plutôt bénéfiques. Zoom sur deux exemples concrets. -
Thomas Labergère (ING): «Il faut réconcilier le citoyen avec l'économie et la finance»
A l'occasion de l'événement Banques 2030 organisé le 27 mars par L'Agefi, Thomas Labergère, le directeur général d'ING en France, évoque les mesures nécessaires pour promouvoir la compétitivité des banques européennes.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions