
JPMorgan part à la conquête des PME et des ETI européennes

Les poids lourds actuels de la Bourse ne seront pas forcément ceux de demain. Plus communément associée aux grands groupes, JPMorgan entend creuser son sillon auprès de la clientèle des PME et des ETI européennes, afin de se doter de relais de croissance. La première banque américaine en termes d’actifs, qui cible des sociétés en forte croissance et en cours d’internationalisation, vient d’étendre au Vieux Continent son activité de banque commerciale. Celle-ci n’existait jusqu’à présent qu’en Amérique du Nord, où elle totalise 170 milliards de dollars (150 milliards d’euros) de dépôts pour 200 milliards de dollars de prêts, et dégage un chiffre d’affaires annuel de 9 milliards de dollars, ainsi que 4 milliards de profits nets.
JPMorgan entend répliquer le modèle économique de sa banque commerciale américaine à l’étranger, en le couplant à des implantations locales. Comme Paris, où se trouve basée sa banque commerciale pour la France, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, l’Espagne et le Royaume-Uni. A la tête de ce nouveau pôle, Bertrand Cousin, qui dirigeait auparavant le corporate banking de JPMorgan pour la France, la Belgique, et le Luxembourg.
Des offres complémentaires à celles des banques locales
«Nous voulons créer une franchise de long terme. Cela marque un tournant pour JPMorgan en Europe», explique Bertrand Cousin à L’Agefi. Qu’il s’agisse des PME et ETI françaises, de celles du Nord de l’Italie ou du Mittelstand allemand, la banque américaine intervenait jusqu’à présent de façon ponctuelle auprès d’elles, par exemple pour les accompagner dans le cadre de leur introduction en Bourse. JPMorgan leur proposera désormais une offre globale, de la banque transactionnelle à la BFI en passant par la gestion de patrimoine. «Une majorité de ces sociétés est dirigée par des familles déjà clientes de la banque privée de JPMorgan», souligne Bertrand Cousin.
Si nombre de PME européennes ont déjà tissé des liens avec la banque américaine, au travers d’une opération de capital-investissement, de la mise en place d’un financement structuré ou de l’ouverture d’un compte aux Etats-Unis, le potentiel de prospection demeure important, selon Bertrand Cousin. Même sur un segment de sociétés caractérisé par une relation de proximité avec les banques locales. «Nos offres sont complémentaires de celles des banques locales. Il s’agit là d’une évolution naturelle du pool de relations bancaires de ces entreprises, au fur et à mesure de leur internationalisation», estime Bertrand Cousin.
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