JPMorgan éclipse les résultats de Wells Fargo

Malgré une lourde charge liée à la réforme fiscale Trump, la première banque américaine par les actifs a tiré son épingle du jeu au quatrième trimestre.
Julien Beauvieux
Le siège de JPMorgan à New York. Photo: Jin Lee/Bloomberg
JPMorgan est bien placée pour tirer parti d’une accélération de la conjoncture.  -  Photo Jin Lee/Bloomberg

JPMorgan et Wells Fargo ont connu un quatrième trimestre diamétralement opposé. Si elle a dû enregistrer une lourde charge de 2,4 milliards de dollars pour ajuster la valeur de ses actifs d’impôts différés dans le sillage de la réforme fiscale Trump, avec à la clé une chute de 37% de son bénéfice, JPMorgan a tiré son épingle du jeu sur le plan de ses activités de crédit, dessinant des perspectives encourageantes pour 2018. Epargnée par la crise financière, Wells Fargo a au contraire enregistré un effet positif massif dans le sillage de la réforme Trump, généré par la dépréciation de passifs d’impôts différés. Mais l’activité de la banque, qui s’est révélée décevante, a surtout été grevée par une provision pour litiges de 3,25 milliards de dollars.

Tout comme Wells Fargo, JPMorgan pourrait bénéficier cette année d’une nette baisse de son taux d’imposition moyen, qui devrait selon la première banque américaine par les actifs diminuer de 32% à 19%. JPMorgan s’attend en outre à une activité renforcée des entreprises sur les marchés de capitaux et en matière d’investissement, qui gonfleront ses profits. «L’essentiel de ces effets se cristallisera en bas de notre compte de résultat en 2018 et dans les années à venir», a souligné la directrice financière du groupe, Marianne Lake.

JPMorgan est bien placée pour tirer parti d’une accélération de la conjoncture. Dans la banque de détail, la croissance des prêts est ressortie à 8% au quatrième trimestre, tandis que les opérations de cartes de crédit et les transactions de commerçants ont grimpé de 13%. L’activité de la banque commerciale a également été très dynamique, avec des revenus records de 2,4 milliards de dollars, en hausse de 20% grâce à la demande des entreprises et au rebond des taux. Les seules ombres au tableau se situent au niveau des activités de trading (-17%), qui ont un peu plus souffert que prévu, et de la compression des spreads sur les activités de crédit hypothécaire.

Malgré un profit en hausse de 18% à 6,2 milliards de dollars, dopé par un gain comptable de 3,89 milliards sur des passifs liés au transfert de la gestion de ses crédits hypothécaires, les résultats de Wells Fargo ont été moins bien accueillis. Malmenée depuis un an par des scandales concernant ses pratiques commerciales, la banque a provisionné la plus importante provision pour litiges juridiques de son histoire, en raison notamment «d’investigations réglementaires sur l’activité hypothécaire». Sa marge d’intérêts a légèrement diminué, là où celle de JPMorgan a grimpé de 11%.

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