
Freinée par la Russie, la Société Générale affiche des performances sous-jacentes records

La Société Générale a dégagé des revenus records et supérieurs aux attentes l’année dernière, mais ses résultats ont été pénalisés par les pertes subies à l’occasion de sa sortie de Russie après le déclenchement de la guerre en Ukraine.
La banque a publié mercredi un résultat net en baisse de 64% au titre de l’exercice 2022, à 2,02 milliards d’euros, reflétant l’impact de la cession au printemps de sa filiale Rosbank et de ses activités d’assurance en Russie. Hors éléments exceptionnels, le résultat sous-jacent a toutefois progressé de 6,7% pour atteindre un niveau record de 5,62 milliards d’euros sur l’année.
Le produit net bancaire (PNB), l'équivalent du chiffre d’affaires, a également atteint un point haut historique en 2022, après une croissance de 9,3% à 28,06 milliards d’euros. Ce montant reflète une activité record dans la banque de financement et de conseil, dans les activités de marchés, ainsi que pour la filiale de location automobile de longue durée ALD.
Les analystes anticipaient un résultat sous-jacent de 4,57 milliards d’euros et un PNB de 27,37 milliards d’euros pour 2022, selon le consensus FactSet.
Sur le seul quatrième trimestre, Société Générale a réalisé un PNB de 6,89 milliards d’euros, contre 6,62 milliards d’euros un an plus tôt, et un résultat net, part du groupe, de 1,16 milliard d’euros, contre 1,79 milliard d’euros au quatrième trimestre de l’exercice 2021. Selon le consensus établi par FactSet, les analystes anticipaient, en moyenne, un PNB de 6,42 milliards d’euros et un résultat net, part du groupe, de 856 millions d’euros pour le quatrième trimestre.
A l’issue de l’exercice, la banque a décidé de redistribuer 1,8 milliard d’euros à ses actionnaires, sous la forme d’un dividende de 1,70 euro par action, contre 1,65 euro en 2022, et d’un plan de rachat d’actions de 440 millions d’euros.
Gains de parts de marché pour Boursorama
L’année a été marquée par une forte croissance de l’activité dans la banque de financement et d’investissement (CIB), dont les revenus ont progressé de 14%, à 10,08 milliards d’euros. Au sein de ce pôle, les activités de marché ont augmenté de 19% et la banque de financement et de conseil a crû de 15%.
La banque de détail en France affiche de son côté une croissance de 4,1%, grâce à des commissions en hausse et aux performances de sa banque privée. Boursorama a conforté sa position de leader dans la banque en ligne, avec 4,7 millions de clients en décembre, soit une hausse de 1,4 million sur un an. A l’international et dans les services spécialisés, les revenus s’inscrivent en hausse de 12% sur un an.
Vers une année de transition
Pour 2023, la Société Générale table sur une baisse des revenus dans la banque de détail en France, en raison de la fin des opérations de refinancement à long terme de la BCE (TLTRO) et de la ponction opérée par l'épargne réglementée. Le groupe prévoit également une dégradation passagère de son coefficient d’exploitation, qui rapporte ses coûts d’exploitation au total des revenus. Cet indicateur est attendu entre 66% et 68%, contre 61% l’année dernière. Il devrait ensuite redescendre sous 62% en 2025, conformément aux prévisions à moyen terme du groupe.
Le coût du risque devrait également légèrement remonter cette année, entre 30 et 35 points de base, contre 28 points de base en 2022. Les autres objectifs pour 2025 sont confirmés, comme le ratio de fonds propres CET1 de 12% après l’application des accords de Bâle IV, contre 13,5% fin 2022.
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