
Deutsche Bank poursuit son grand nettoyage informatique

En parallèle de ses discussions avancées avec Google, son futur fournisseur d’informatique dématérialisée, Deutsche Bank fait place nette dans ses vieux systèmes d’information.
La banque allemande est en négociations avancées avec l’indien Tata Consultancy Services (TCS) pour la cession de Postbank Systems, la division de services informatiques de son réseau de détail outre-Rhin. L’information rapportée par Bloomberg est confirmée par des sources de Reuters. Les parties prenantes ne faisaient pas de commentaires hier.
L’opération, qui pourrait aboutir d’ici à la fin de l’année, s’inscrit dans la profonde restructuration entamée à l’été 2019 par Deutsche Bank. Ce plan prévoit l’intégration, d’ici à la mi-2022, de l’ancienne banque postale allemande qui avait été, par le passé, promise à une cession. Sa maison mère a décidé de fusionner l’informatique de Postbank avec ses propres systèmes pour réaliser une large part du milliard d’euros d'économies attendu dans ses opérations de banque de détail. En Allemagne, ce métier a dégagé 1,2 milliard d’euros de revenus au deuxième trimestre, en baisse de 5% sur un an, dans le contexte de crise sanitaire et de taux bas, mais aussi «pour partie en raison des impacts de la fusion des entités juridiques», précisait le groupe cet été. Deutsche Bank publiera ses résultats du troisième trimestre le 28 octobre.
1.400 salariés
La vente de Postbank Systems permettrait de sortir 1.400 salariés du périmètre du premier groupe bancaire allemand, engagé dans la suppression de 18.000 postes au total. Basé à Bonn, Postbank Systems avait généré 533 millions d’euros de revenus en 2015, selon les derniers comptes annuels publiés par l’entité.
Pour l’indien TCS, son acquisition ne serait pas une première dans le monde bancaire. En 2008 déjà, la firme indienne avait racheté les back-offices indiens de l’américain Citigroup pour 505 millions de dollars. Reste à savoir quels seraient ses projets pour les systèmes de Postbank, qui doit basculer vers l’informatique de Deutsche Bank d’ici à un an. L’entité pèse peu au regard de 453.000 salariés de la branche informatique de l’empire Tata. La première SSII asiatique, présente dans 46 pays, a enregistré 22 milliards de dollars (18,6 milliards d’euros) de revenus en 2019-2020.
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