
CNP Assurances défend l’intérêt financier de son investissement chez Orpea

CNP Assurances n’oublie pas ses intérêts financiers dans le dossier Orpea. Le bancassureur, qui a dégagé un résultat net record de 1,94 milliard d’euros en 2022, doit investir 150 millions d’euros aux côtés de la Caisse des Dépôts (CDC), de la Maif et de la MACSF dans un consortium qui prendrait 50,2% du capital du gérant de maisons de retraite.
«Quand nous avons regardé ce cas d’investissement, nous l’avons d’abord analysé pour savoir si l’argent que nous allions investir allait être rentable pour nos assurés. Ce qui est certain, c’est que nous rentrons à un prix extraordinairement décoté dans une société en très grande difficulté par rapport aux records historiques. Cela nous fait croire que nous avons un upside financier important et que nous sommes donc sur un investissement qui ne se fait pas au détriment de la rentabilité pour nos clients», explique Stéphane Dedeyan, directeur général de CNP Assurances.
Le cours boursier d’Orpea a dégringolé de plus de 90% depuis janvier 2022 et la parution du livre «Les Fossoyeurs». Il a clôturé à 2,7 euros jeudi, mais leplan de sauvetage proposé par le consortium diluerait la part au capital des actionnaires existants d’Orpea de 100% à 0,4% et ne fait ressortir qu’une valeur de 0,2 euro pour l’action.
Siège au conseil d’administration
La position de CNP tranche avec celles des autres assureurs. Pascal Demurger, directeur général de la Maif, et Stéphane Dessirier, directeur général de la MASCF, mettent d’abord l’accent sur le sauvetage d’Orpea et veulent démontrer qu’il est possible de créer un modèle d’Ehpad éthique. Alors que la MASCF s’attend à «une rentabilité proche de zéro pendant presque cinq ans», Pascal Demurger a précisé aux Echos attendre «un retour sur investissement dans sept à dix ans».
CNP Assurances n’en n’oublie pas pour autant la dimension extra-financière. «Il est possible de trouver une équation de redressement qui se fasse en améliorant de façon drastique la qualité des soins apportés aux résident», affirme Stéphane Dedeyan. «Pour avoir une équation économique qui tenait la route en étant respectueux dans la façon de soigner les gens, il fallait qu’on soit en mesure de poser la gouvernance et c’est pour cela que nous avons exigé d’avoir le contrôle et que nous siégerons au conseil d’administration pour vérifier que la vision que nous nous sommes forgée sera bien exécutée», conclut le dirigeant.
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