
Bruxelles peine à convaincre des résultats de l’Union des marchés de capitaux

Bruxelles a encore du pain sur la planche pour encourager l’investissement en Europe et répondre aux attentes de l’industrie financière. Alors que son projet d’Union des marchés de capitaux (UMC), lancé en 2015, est censé «aider les entreprises à puiser à des sources de capital plus diversifiées», la Commission s’est targuée, lors d’un point d'étape hier, d’avoir progressé sur plus de 20 des 33 objectifs qu’elle s’était fixés. Les législateurs européens viennent ainsi de trouver un accord sur la relance de la titrisation. Auparavant, ils ont assoupli les règles sur les prospectus pour faciliter les levées de fonds. La Commission a aussi présenté hier un allégement des charges pour les investissements dans les entreprises d’infrastructures après l’avoir fait pour les projets d’infrastructures.
«Le fait que le plus grand centre financier européen quitte l’Union européenne signifie que le reste de l’économie de l’UE, a plus que jamais besoin de marchés de capitaux à la pointe», a souligné le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis. Le Brexit n’a pas pour autant poussé Bruxelles à modifier radicalement son agenda. D’ici à la fin du mois, la Commission présentera, comme attendu de longue date, une proposition pour le développement d’un produit d’épargne retraite pan européen (PEPP). Cette initiative est saluée par l’industrie de la gestion. Au premier trimestre 2018, la Commission dévoilera un cadre européen pour les obligations garanties. Elle veut par ailleurs renforcer les pouvoirs de l’Esma «dans certains domaines ciblés» et présentera en fin d’année une révision du traitement prudentiel des entreprises d’investissement pour l’adapter aux plus petites. Bruxelles réfléchit enfin à un système de passeport pour les fintech.
«De nombreux obstacles à la croissance et la prospérité dans l’UE demeurent», a réagi hier la Fédération bancaire européenne. Celle-ci estime que la Commission doit revoir les règles sur les faillites et promouvoir l'éducation financière. Elle est aussi déçue par l’accord sur la titrisation. Le lobby des assureurs, Insurance Europe, argue que Bruxelles doit aller beaucoup plus loin pour alléger les charges en capital liées aux investissements de long terme. Il estime que les changements réalisés à ce jour sont «limités et ne concernent qu’une petite partie du portefeuille des assureurs».
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