
Boursorama poursuit sur sa lancée

En tête des banques en ligne en France, Boursorama a atteint 1,7 million de clients en 2018, soit une hausse de 33% par rapport à l’année précédente. «C’est comme cela depuis trois ans. Nous avons gagné 460.000 nouveaux clients en 2018», explique à L’Agefi Benoît Grisoni, directeur général de la filiale de banque en ligne de la Société Générale. Le cap des 2 millions de clients sera atteint au second semestre 2019, soit un an avant la date prévue. Côté rentabilité, l’objectif semble moins clair. «Depuis 2016, nous avons fait le choix d’acquérir nettementplus de clientèleen acceptant d’investir et de perdre de l’argent ponctuellement. Une fois que nous aurons les 2 millions de clients visés cette année, la question se posera d’accélérer encore cette forte croissance», souligne le patron de la banque en ligne, rappelant qu’elle a été rentable de 2003 à 2015.
En 2018, les encours de crédits ont dépassé les 7 milliards d’euros, signant une hausse de 25% sur un an, à l’instar des encours de dépôts, qui ont aussi crû de 25% sur la période. L’encours de dépôt moyen par client s’approche de 12.000 euros et celui de crédit de 5.000 euros. «Les néobanques ont en général des encours de dépôt par client de l’ordre de 500 euros», compare Benoît Grisoni.
Rajeunissement de la base de clientèle
Les opérations de paiement et de retrait ont de leur côté bondi de 46% en 2018. En moyenne, un client effectue 14,4 opérations par carte bancaire (paiement et retrait) par mois, précise la banque. Autre point marquant : le rajeunissement de la base de clientèle, dont l’âge moyen est passé de 41 à 37 ans en deux ans. Boursorama refuse, toutefois, de divulguer le montant de ses revenus, même si son dirigeant indique que le produit net bancaire (PNB) progresse.
Pour l’année à venir, la banque veut continuer à étoffer sa gamme de produits bancaires, notamment avec l’ajout d’une assurance habitation. Son attention sera aussi dirigée vers les paiements. Limité à 500 euros, le plafond des virements instantanés devrait passer à 1.500 ou 2.000 euros dans les jours qui viennent, selon Benoît Grisoni, qui envisage aussi le lancement de cartes de paiement virtuelles. La banque travaille surtout à l’optimisation de son efficacité opérationnelle. «Nous avons refait toutes nos applications et nous voulons encore améliorer la fiabilité de nos assistants intelligents.Lorsque vous êtes efficaces, vous pouvez garantir de meilleurs prix», insiste Benoît Grisoni. Le développement de services de conseils budgétaires et de conseils financiers ainsi que l’enrichissement de la gamme assurance vie avec du private equity font aussi partie des projets pour 2019.
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