
BNP Paribas veut investir dans la création de nouveaux métiers

A l’occasion de l’événement Sharing Experiences organisé parBlackRock et L’Agefi le 13 septembre, Jean-Laurent Bonnafé a insisté sur le fait qu’avec les nouvelles technologies, de nombreux secteurs entrent dans un nouveau cycle où la nature de l’emploi change radicalement. Selon le directeur général de BNP Paribas, il faut «investir dans la création de nouveaux services qui eux seront porteurs d’emplois». Accompagné de Larry Fink, président de BlackRock, et de Maurice Lévy, président du conseil de surveillance de Publicis, il participait à une table ronde sur le thème de l’impact des nouvelles technologies sur l’économie.
La prise de position du patron de BNP Paribas sur ce sujet intervient alors que la montée en puissance de l’intelligence artificielle suscite des craintes. En mai dernier, la Banque d’Angleterre a publié un rapport sur la question. Andy Haldane, son économiste en chef, y montrait que la «quatrième révolution industrielle», c’est-à-dire celle de la digitalisation et du numérique, «pourrait augmenter le nombre de travailleurs souffrant de ses effets indésirables».
Contrairement aux précédentes révolutions industrielles, la «Robocalypse», selon le terme de David Autor, chercheur au prestigieux Massachussetts Institute of Technology, ne se contente pas de détruire les emplois peu qualifiés. Pour Andy Haldane, les travaux «de réflexion» également sont menacés. Même en ce qui concerne ces tâches, dites «cognitives», les machines sont «plus rapides, moins chères et font moins d’erreurs». La nécessité repose sur la formation des travailleurs aux nouveaux métiers créés : «en prenant les devants sur les machines, le chômage technologique pourrait être évité».
Selon une étude de l’institut Sapiens publiée en août, le nombre d’employés dans les banques et les assurances a déjà perdu près de 40% entre 1986 et 2016. La tendance n’est pas près de cesser. D’autant plus que la baisse la plus importante a eu lieu lors des dernières années : -22% entre 2010 et 2016, «liée à l’émergence des technologies financières et de la digitalisation de la plupart des services bancaires». Si l’étude ne cible donc que les métiers de la banque de détail, pour David Autor, les métiers du droit, de l’audit et de la gestion d’actifs ne sont plus aussi protégés qu’avant et sont tout aussi menacés, sur le long terme, par l’automatisation.
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