BNP Paribas va profiter de la hausse des taux et maitrise son coût du risque

La première banque française a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes et confirmé ses objectifs.
Aurélie Abadie
BNP Paribas
BNP Paribas recule de 20% en Bourse depuis le début de l’année.  -  Crédit RK.

BNP Paribas a confirmé jeudi la bonne tenue de l’ensemble de ses activités au troisième trimestre, dans un environnement marqué par les incertitudes macroéconomiques. La banque française a dégagé un résultat net en hausse de 10%, à 2,76 milliards d’euros, sur la période, dépassant les attentes des analystes. Le consensus Factset tablait sur un bénéfice net de 2,3 milliards d’euros.

Ce résultat a été tiré par des revenus en hausse dans ses trois pôles d’activités. Le produit net bancaire (PNB) a progressé de 8%, à 12,31 milliards d’euros. Les analystes tablaient sur 11,9 milliards d’euros. Cette forte croissance est en partie due à l’appréciation du dollar. Hors effets de change et de périmètre, le PNB a progressé de 4,9%.

Remontée des taux

La banque a par ailleurs maintenu son objectif d’une croissance du résultat net de plus de 7% par an en moyenne entre 2021 et 2025. BNP Paribas estime que la croissance de la marge d’intérêt, du fait de la remontée des taux, lui permettra de gagner 2 milliards d’euros de bénéfice net supplémentaire par rapport à cet objectif à horizon 2025.

Ses acquisitions dans les métiers actions, comme celle des activités de «prime brokerage» de Credit Suisse, dans le paiement fractionné, avec Floa, et ses partenariats, notamment avec les constructeurs automobiles Stellantis et Jaguar Land Rover dans le crédit automobile, devraient permettre de dégager 1,4 milliard d’euros de revenus supplémentaires en 2022 et 2 milliards d’euros l’an prochain.

Le coût du risque en hausse

Au troisième trimestre, BNP Paribas a publié un coût du risque en hausse de 34% sur un an, à 947 millions d’euros. A 39 points de base, dans un environnement chahuté par les effets indirects de la guerre en Ukraine, il reste toutefois limité. Il inclut une charge exceptionnelle de 204 millions d’euros liée à l’impact de la loi sur l’assistance des emprunteurs en Pologne, qui prévoit un moratoire sur les huit prochaines échéances de crédit.

Hormis cet impact, le coût du risque s’est établi à 31 points de base au troisième trimestre, soit un des plus bas en Europe. Il reflète notamment de nouvelles dotations sur créances douteuses et de nouvelles dotations sur créances saines de 199 millions d’euros. Au total, sur les neuf mois écoulés, BNP Paribas a passé 710 millions d’euros de provisions nouvelles sur encours sains. Sous réserve de voir évoluer la situation géopolitique et macroéconomique, la banque française a maintenu sa prévision d’un coût du risque à 40 points de base sur la période 2022-2025.

La croissance de l’activité au troisième trimestre a été particulièrement marquée dans le pôle de banques commerciales et métiers spécialisés, qui affiche un bond de 9,6% de ses revenus et de 6,9% hors effet dollar, à 7,1 milliards d’euros. Tandis que les banques commerciales ont bénéficié de la croissance des encours de crédit et de la hausse de la marge nette d’intérêt, les métiers spécialisés du groupe, en particulier le financement automobile avec Arval, affichent la plus forte croissance du PNB (+14,7%).

Malgré la performance en berne de la banque d’investissement (-7,9%), CIB a affiché une bonne progression de ses revenus, grâce à l’activité de marchés, notamment en taux et devises (FICC), et aux activités de titrisation. Le PNB de la banque de financement et d’investissement a augmenté de 5,9%, à 3,8 milliards d’euros. Hors effet dollar, il a augmenté de 2%.

Le pôle Investment & Protection Services a vu son PNB progresser de 8,9% à données publiées et de 7,1% à changes constants au troisième trimestre, à 1,6 milliard d’euros, tiré par la progression de l’activité d’assurance et de gestion de fortune, qui a compensé la décollecte en gestion d’actifs.

Le ratio de fonds propres CET1 de la banque a atteint 12,1% au 30 septembre 2022, au-dessus des exigences réglementaires de Bâle 3.

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