
BNP Paribas va bien reprendre les clients d’Orange Bank en France et en Espagne

A l’image de l’opération réalisée entre ING France et Boursorama il y a deux ans, Orange et BNP Paribas ont annoncé mardi avoir conclu leur négociation exclusive par la signature d’un accord prévoyant la reprise des clients d’Orange Bank en France et en Espagne par le groupe bancaire.
Alors qu’une solution de rachat d’Orange Bank par le fonds Ripplewood avait été évoquée, c’est finalement bien le projet initial, annoncé en juin dernier, qui l’emporte.
En France, Orange et BNP Paribas ont conclu un accord de référencement. «Hello bank!, la banque mobile de BNP Paribas, propose aux clients d’Orange Bank en France une offre exclusive et met à leur disposition un parcours simplifié et un accompagnement dédié pour bénéficier de ses offres de banque au quotidien et de sa gamme complète de solutions», ont indiqué les parties dans un communiqué commun.
Concrètement, ce sont près de 400.000 clients de la banque d’Orange aujourd’hui équipés d’un compte courant ou d’un produit d'épargne qui sont concernés par cette offre préférentielle. Rien ne les oblige à devenir clients de HelloBank! mais la banque mobile espère capitaliser sur la reconnaissance de sa marque, et surtout, la complétude de son offre pour les séduire. «Les banques mobiles comme HelloBank! bénéficient de la croissance organique mais pouvoir offrir une solution de continuité aux clients d’Orange Bank va nous permettre d’accélérer notre plan de développement à horizon 2025», explique à L’Agefi Bertrand Cizeau, directeur de HelloBank!.
Jusqu'à 430 euros d’avantages
A l’image de ce qu’a pratiqué Boursorama avec les clients de ING, la banque mobile de BNP Paribas ne lésine pas sur les avantages proposés aux clients qui voudront bien la rejoindre. L’offre exclusive pourra aller «jusqu'à 430 euros d’avantages». Dans le détail, les clients d’Orange Bank rejoignant HelloBank! recevront 80 euros à la souscription d’une offre de banque au quotidien, 100 euros de bons d’achat en cas d’utilisation de Hello Start+, 50 euros pour la souscription d’un livret d'épargne Hello+ et 50 euros pour toute première ouverture d’une assurance vie, d’un compte-titres ou d’un PEA, ainsi qu’en cas de souscription d’un produit d’assurance ou à l’offre Hello bank! Pro. Ce à quoi s’ajoutent les recrutements de collaborateurs et les investissements digitaux nécessaires pour concevoir le parcours simplifié qui leur permettra de changer de banque sans heurts.
La banque se montre toutefois confiante sur sa capacité à amortir ce coût d’acquisition en équipant cette clientèle. «Notre objectif ne se mesure pas qu’en termes de nombre de clients. Nous souhaitons être la banque principale de ces clients, qui sont déjà rodés aux usages de la banque mobile. C’est déjà le cas pour plus de la moitié des nouveaux clients qui souscrivent notre offre Hello Prime. L’objectif n’est pas d’ouvrir un compte, mais de créer de l’usage», explique Bertrand Cizeau. Et ainsi générer du produit net bancaire supplémentaire pour l’activité de banque de détail en France. Reste à voir combien de clients, sur le potentiel de 400.000, s'équiperont en produits d'épargne.
En attendant une «communication personnalisée d’Orange Bank leur indiquant les prochaines étapes à venir», les clients en France et en Espagne «peuvent toujours utiliser les comptes et services bancaires», ont précisé les deux groupes. En Espagne, ce sont 234 000 clients qui sont concernés. Un accord commercial, dont les détails ne sont pas communiqués par la banque française, a été scellé avec son entité BNP Paribas Personal Finance, qui est déjà présente dans la péninsule au travers de sa marque Cetelem. Elle assurera «une solution de continuité aux clients d’Orange Bank en Espagne».
Financement des mobiles
Déjà associés dans l’assurance des téléphones mobiles via Cardif, BNP Paribas et Orange consolident aussi leur partenariat et l'étendent au financement des terminaux mobiles. Une nouvelle solution de crédit sera proposée par BNP Paribas Personal Finance aux 20 millions de clients d’Orange.
«Ce projet participe à la bonne exécution de notre plan stratégique ‘Lead the Future’ pour consolider notre leadership sur notre coeur de métiers», commente Christel Heydemann, la directrice générale d’Orange, citée dans le communiqué. Depuis sa prise de fonction, cette dernière n’avait jamais caché vouloir se séparer de l’activité bancaire, lancée en 2017 par Stéphane Richard en rachetant la licence de Groupama Banque. Mais Orange Bank, contrainte notamment de revoir tout le système informatique, n’a cessé d’accumuler les pertes.
BNP Paribas, qui s’est toujours opposée au rachat de la banque, met la main sur les clients d’Orange Bank sans avoir à assumer les conséquences au plan informatique, et surtout social. Le groupe de télécoms, dont la directrice générale a indiqué la semaine dernière qu’il «rentrait en plan de restructuration» pour sa filiale bancaire, va devoir gérer l’avenir des 700 salariés de Orange Bank.
A lire aussi: Orange, le trublion déchu de la banque
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