
BNP Paribas se montre plus optimiste pour ses « marchés domestiques »

Malgré la directive MIF 2 et les taux bas, BNP Paribas a relevé ce matin son objectif de revenus pour ses « marchés domestiques » (principalement la France, la Belgique et l’Italie), compte tenu d’un environnement de taux plus favorable depuis l’élection de Donald Trump. Le taux de croissance annuel moyen des revenus du pôle pourrait atteindre 1% pour la période 2017-2020, au lieu des 0,5% annoncés le mois dernier, a déclaré ce matin Thierry Laborde, directeur général adjoint, à l’occasion de la journée investisseurs de BNP Paribas. A fin février, les swaps de taux à 10 ans « induits » sont en effet supérieurs de 40 points de base (pb) en 2017 et de 20 pb pour 2018-2020 par rapport au scénario élaboré avant l’élection du nouveau président américain en novembre dernier.
Dans l’hypothèse actuelle d’une croissance de 0,5% par an, les revenus de la France, de la Belgique et de l’Italie resteraient globalement « stables » d’ici à 2020, a détaillé BNP Paribas. Les trois pays avaient généré l’an dernier 13 milliards d’euros en 2016, sur les 15,7 milliards du pôle «marchés domestiques» et les 42,9 milliards de revenus totaux du groupe. BNP Paribas avait déjà indiqué le mois dernier s’attendre à une nouvelle baisse de l’activité de la banque de détail en France cette année, puis à une stabilité en 2018 avant un retour de la croissance en 2019.
Dans le cadre sa transformation digitale, BNP Paribas vise 600.000 nouveaux clients particuliers par an en France, à partir de 2020, via notamment un élargissement de l’offre de produits (par exemple sa co-entreprise d’assurance dommages avec la Matmut) et la montée en puissance de sa banque en ligne Hello Bank. Thierry Laborde a aussi annoncé ce matin le « lancement d’un nouvelle marque le mois prochain et d’un nouvelle application le 7 mai » pour son portefeuille électronique Wa ! récemmentfusionné avec Fivory, le wallet du Crédit Mutuel.
La transformation de la banque passe aussi par une nouvelle réduction du nombre d’agences, que Thierry Laborde n’a pas chiffrée. Après 236 fermetures en France entre 2013 et 2016, le nombre de points de ventes devrait diminuer de 200 d’ici à 2020, selon Le Monde, qui évoque aussi une réduction de 2% à 4% des effectifs du réseau retail dans l’Hexagone. BNP Paribas mise sur le « turnover naturel » pour réduire ses effectifs et sur la « réallocation vers des fonctions commerciales ». La banque précise aussi qu’elle va réduire de trois à deux les couches d’organisation de son réseau français d’ici à un an. « Nous serons comme Santander en Espagne, alors que toutes les banques françaises ont trois niveaux », a assuré Thierry Laborde.
En dehors de ses trois principaux pays de banque de détail, BNP Paribas mise sur une croissance moyenne annuelle supérieure 4% pour le reste de ses « marchés domestiques », grâce notamment au dynamisme d’Arval (location automobile de longue durée) et de ses autres métiers de leasing, et de ses activités de « personal investors » (courtage en ligne).
Plus d'articles du même thème
-
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
La loi de finances 2025 a laissé aux banques un sentiment aigre-doux
Par souci de justice fiscale, la loi de Finances 2025 a apporté un certain nombre de modifications dont plusieurs touchent les banques de façon directe ou indirecte. Certaines dispositions ne sont pas à l’avantage du secteur bancaire mais d’autres sont plutôt bénéfiques. Zoom sur deux exemples concrets. -
Thomas Labergère (ING): «Il faut réconcilier le citoyen avec l'économie et la finance»
A l'occasion de l'événement Banques 2030 organisé le 27 mars par L'Agefi, Thomas Labergère, le directeur général d'ING en France, évoque les mesures nécessaires pour promouvoir la compétitivité des banques européennes.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions