
Après la déception, la Société Générale garde le soutien d’analystes

12,5%. C’est la perte boursière subie par l’action Société Générale depuis la présentation par Slawomir Krupa de son plan à horizon 2026. Le grand oral du nouveau directeur général n’a pas convaincu, c’est le moins qu’on puisse dire.
Après avoir revu fortement en baisse leurs estimations concernant la banque et coupé leur objectif de cours, deux courtiers influents continuent malgré tout à croire dans le potentiel de l’action Société Générale. UBS et Jefferies recommandent de l’acheter pour viser 31 euros, soit 33% de plus que le prix actuel du titre.
Nouveau départ
Les analystes de Jefferies ne passent pas par quatre chemins. Selon eux, les objectifs présentés le 18 septembre ne constituent pas une évolution de la stratégie de la Société Générale, mais une vraie révolution. Ce bouleversement est jugé inattendu et pas exempt de mauvaises surprises, mais la banque américaine apprécie un point crucial : «le plan repose sur des éléments qui sont dans les mains de la direction, pas sur un pari sur les perspectives et la croissance».
Dans ces conditions, les analystes n’excluent pas de bonnes surprises à l’avenir. «Nous pensons que le directeur général souhaite fonder le plan sur des hypothèses prudentes de croissance des revenus, se concentrer sur le contrôle des coûts et l’efficacité du capital (qui sont tous deux entre ses mains) et s’assurer que les objectifs sont réalisables même dans un environnement de revenus défavorable».
A lire aussi: La Société Générale cherche encore sa boussole
Une analyse globalement partagée par les spécialistes d’UBS. «Nous saluons l’intention de Slawomir Krupa de redéfinir les attentes, et nous considérons donc le plan comme un premier pas dans la bonne direction». Si le mouvement de revalorisation de l’action Société Générale pourrait être plus long que prévu, les analystes de la banque suisse y croient toujours. Selon eux, la décote que subi actuellement le titre reflète «l’anticipation de déceptions significatives au niveau des résultats, un rendement en dessous de la moyenne et l’incertitude qui entoure la forme du groupe».
Les deux dernières inquiétudes semblent justifiées aux yeux des analystes, mais la valorisation leur semble malgré tout trop faible et ils voient d’éventuelles cessions d’actifs comme des catalyseurs clés pour l’action.
Un constat partagé par l’économiste François Meunier qui a jugé l’action Société Générale «sous-évaluée» dans une récente tribune publiée dans nos colonnes.
Plus d'articles du même thème
-
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
La loi de finances 2025 a laissé aux banques un sentiment aigre-doux
Par souci de justice fiscale, la loi de Finances 2025 a apporté un certain nombre de modifications dont plusieurs touchent les banques de façon directe ou indirecte. Certaines dispositions ne sont pas à l’avantage du secteur bancaire mais d’autres sont plutôt bénéfiques. Zoom sur deux exemples concrets. -
Thomas Labergère (ING): «Il faut réconcilier le citoyen avec l'économie et la finance»
A l'occasion de l'événement Banques 2030 organisé le 27 mars par L'Agefi, Thomas Labergère, le directeur général d'ING en France, évoque les mesures nécessaires pour promouvoir la compétitivité des banques européennes.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions