Admiral reprend Luko au bord du gouffre

L’assurtech française Luko faisait l’objet d’une procédure de sauvegarde depuis le 13 juin dernier.
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Luko rejoindra L'olivier Assurance, la filiale française du groupe Admiral  - 

Mieux vaut parfois abréger les souffrances. Trois jours après l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, l’assurtech française Luko a annoncé avoir été reprise par le groupe britannique de services financiers Admiral. Cette opération comprend «l’essentiel de ce qui fait Luko», précise un communiqué diffusé par la société, à savoir les équipes en France, l’innovation et les outils technologiques, ainsi que les activités habitation ou emprunteur.

Luko Real Estate, les activités en Allemagne et en Espagne ne font pas partie de cette transaction. En mai 2021, Luko s’était lancé en Espagne et en janvier 2022, la société avait tenté une diversification outre-Rhin en rachetant l’assureur allemand Coya. Deux essais qui seront finalement abandonnés.

Le groupe Admiral, créé en 1993, est présent au Royaume-Uni, en France, en Italie, en Espagne et aux Etats-Unis et revendique 9 millions de clients. Cette opération lui permet de se renforcer dans l’Hexagone, ou il officie avec sa filiale existante, L’olivier Assurance. «Rejoindre le groupe Admiral nous permet d’accélérer notre développement et de capitaliser sur l’expertise de la filiale française du groupe, L’olivier Assurance : nous envisageons notamment de lancer prochainement l’assurance auto Luko», a déclaré Raphaël Vullierme, fondateur et PDG de Luko dans un communiqué.

Choix restreints

Cette opération permet surtout à Luko de se sortir d’une mauvaise passe. Après avoir échoué à lever de nouveaux fonds en novembre 2022, la société dans laquelle Speedinvest, EQT Ventures, Accel, Funders Fund ou Orange Ventures sont investis, cherchait un moyen de rééchelonner ses 45 millions d’euros de dettes. Sa forte concentration sur le marché de l’assurance habitation et la difficulté à tenir des clients à distance, sans points de contact physiques, auront eu raison de l’assurtech.

Aucun détail financier n’a été divulgué sur l’opération, mais vu la situation financière de Luko, qui n’a pas atteint la rentabilité, il y a peu de chances pour que les fonds aient récupéré la totalité des 70 millions d’euros qu’ils y ont placés depuis la création de la société. Selon un actionnaire concerné par l’opération qui s’exprime sur les réseaux sociaux, le montant de la cession serait de 11 millions d’euros, augmenté de 3 millions si l’assurtech atteint certains objectifs. Les autres actifs de Luko non concernés par cette vente pourraient être cédés pour un montant compris entre 9 et 17 millions d’euros. Assurément, le compte n’y est pas.

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