
Les institutionnels français se laissent de plus en plus tenter par la gestion indicielle

Les encours gérés de manière passive commencent à peser dans les allocations des investisseurs institutionnels français. Le cabinet de conseil Indefi, qui réalise chaque année un baromètre de la gestion institutionnelle auprès de 200 acteurs de l’Hexagone, a noté en 2023 une «envolée» de la gestion indicielle au sein des portefeuilles actions : les encours ont atteint 45 milliards d’euros, soit 29% de plus que l’année précédente. Une progression qui se limitait jusque-là à 5% par an. Selon Indefi, c’est le résultat d’un triple mouvement : un effet marché positif (pour 4 milliards), un effet flux négatif sur les portefeuilles tactiques (6 milliards, essentiellement au premier semestre) mais surtout un arbitrage au niveau de l’allocation stratégique à hauteur de 16 milliards d’euros de poches auparavant gérées activement qui ont basculé en indiciel.
Au total, 15% des allocations actions des institutionnels français sont désormais gérés de manière passive, contre 12% un an auparavant. Une manne équitablement répartie entre des produits standardisés comme les ETF et d’autres sur-mesure. Si le poids des premiers relève d’une tendance de fond, liée à une utilisation tactique des fonds cotés en Bourse, l’essor des seconds est plus récent. «De plus en plus d’institutionnels ont recours à de la gestion sur mesure qui permet la personnalisation, d’une part, du profil de risque et, d’autre part, des filtres d’exclusion ESG ou de trajectoires carbone», analyse Henriette de Saint Marc, consultante chez Indefi. Pour le cabinet de conseil, la gestion indicielle profite ainsi des «désillusions récurrentes» liées aux performances nettes de frais de la gestion active, mais tous les feux ne sont pourtant pas au vert : si le coût des ETF est faible, élaborer des indices sur-mesure peut s’avérer coûteux, notamment pour des institutions de taille modeste.
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