Les actualités et l’analyse du secteur de l’énergie (pétrole, gaz, électricité, charbon, renouvelables, nucléaire, hydrogène), son marché, ses prix, sa géopolitique et son influence sur le monde économique. Retrouvez aussi nos articles sur les grandes entreprises énergétiques (Engie, EDF, TotalEnergies, Shell, BP, Exxonmobil), leur modèle économique, leur cours de Bourse, leurs opérations de financement.
Les normes techniques de niveau 2 tout juste adoptées par la Commission rappellent un principe fondateur du règlement européen SFDR : il ne s’agit pas d’un régime de labellisation.
Une activité florissante. Année après année, les Conseillers en gestion de patrimoine (CGP) confirment qu’ils sont l’une des professions de l’industrie financière les plus dynamiques. Selon les chiffres du livre blanc 2022 d’Apredia (1), les CGP ont collecté 18,6 milliards d’euros en 2021, en hausse de 7,5% parrapport à 2020, qui était déjà une année record (17,3 milliards d’euros). Depuis 2013 (8,9 milliards d’euros), la collecte annuelle a plus que doublé! En 2021, la collecte moyenne par cabinets s’établit à 5,2 millions d’euros, le nombre de cabinets étant en très légère progression à 3.577 (+1,4%). Au total, les actifs conseillés/confiés aux CGP atteignaient fin 2021: 152,3 milliards d’euros. C’est 5% de plus qu’en 2020 et presque 75% de plus qu’en 2012 (87,3 milliards d’euros). La progression en 10 ans de la profession est donc phénoménale et ne se dément pas. Côté chiffre d’affaires, la tendance est également très positive. Si les résultats de 2021 ne sont pas encore connus, ceux de 2020 montrent une hausse de 6% du chiffre d’affaires moyen par cabinet à 549.700 euros. Depuis 2011, il a augmenté de +55% et n’a connu qu’une année de baisse en 2015. Une part de marché stable En revanche, la part de marché des CGP dans le secteur de l’assurance n’a pas bougé. Ils représentent ainsi 8,1% des encours du secteur de l’assurance, comme en 2020. Depuis 2014, date à laquelle ils détenaient 7,1% des encours totaux, leur part du gâteau n’a qu’assez peu progressé. Pourtant, l’an dernier, les CGP ont réalisé 12,3% de la collecte globale du secteur et même 14,9% en 2020. A terme, ils devraient donc petit à petit grignoter des parts, mais l’effet de base est tellement important que les fluctuations du marché ont souvent beaucoup plus d’impact sur les encours que la collecte. Dans tous les cas, l’assurance vie reste l’activité financière ultra majoritaire des CGP. Elle représentait, fin 2021, 88,2% de leurs encours conseillés et 89,7% de leur collecte. Les unités de compte représentaient, à elles seules, 53,5% des encours et 56,3% de la collecte. Viennent ensuite les placements immobiliers (SCPI, OPCI, etc.) pour 6,4% des encours et 7% de la collecte, puis les produits bancaires (PEA, titres vifs, trésorerie, etc.) à 2,7%. D’autres produits comme l’épargne salariale ou les produits de défiscalisation viennent compléter le tableau. (1) Les statistiques du livre blanc sont notamment tirées des informations réunies dans l'édition 2022 de l’Annuaire du Conseil et de la Gestion de Patrimoine, qui référence plus de 3.460 cabinets. L’étude quantitative est complétée par une enquête menée auprès des dirigeants d’un échantillon de plus de 120 cabinets représentatifs de la diversité des activités, des structures et des implantations de la profession.
Avant de calculer et compenser l’empreinte carbone de ses salariés, Yves Choueifaty, fondateur et directeur général de la société de gestion Tobam, a commencé par calculer et compenser celle de sa famille. Une démarche qu’il a entreprise lors de la naissance de son fils aîné. «Cela fait 22 ans que je la calcule et que je plante 300% d’empreinte carbone en compensation. Tobam fait de même depuis des années. Il y a trois manières d’aborder le sujet du carbone. La première, c’est d’éviter d'émettre. Nous pourrions éviter une dizaine de % des émissions carbone actuelles. La deuxième, c’est de le réduire, là, le potentiel est d’une quinzaine de % de réduction. La troisième, c’est de compenser. On peut compenser à peu près 300% des émissions sans modifier drastiquement nos modes de vie », expose Yves Choueifaty à NewsManagers. Le fondateur de Tobam évoque un «Scope 4» (les émissions de gaz à effet de serre d’une organisation sont classées par scope 1,2 et 3, ndlr) pour se référer à la compensation des émissions des employés de Tobam.Le gestionnaire est audité chaque année par une société externe pendant une quinzaine de jours pour le calcul de son empreinte carbone. Il paye ensuite l’obtention d’un certificat de décarbonation, qui correspond au nombre (multiplié par 3) de tonnes de carbone qu’elle a émis. «Cet argent sert à financer divers projets principalement de reforestation. Je suis très attaché à la biodiversité. La reforestation démontre des impacts sociaux et humains très positifs mais aussi des impacts positifs pour la biodiverisité. Nous avons ainsi participé à des projets de reforestation dans les Landes, en Colombie, en Afrique et en Asie », précise Yves Choueifaty. Surveillance Cependant, lorsque les bureaux sont vides et les déplacements restreints, ce qui a été régulièrement le cas ces deux dernières années en raison de la pandémie de Covid-19, il devient plus difficile pour une société de gestion d’avoir une idée précise de son empreinte carbone. En mai 2021, la société de gestion britannique abrdn a ainsi franchi une étape supplémentaire dans le calcul de l’empreinte carbone de ses salariés. Faisant le constat que le travail à domicile de ses employés était devenu la plus grosse source d’émissions de gaz à effet de serre en pleine pandémie de Covid-19, elle a tissé un partenariat avec l’entreprise Pawprint. Cette société, qui compte aussi le gestionnaire Baillie Gifford parmi ses investisseurs et utilisateurs, a développé une application permettant d’impliquer les salariés d’entreprises dans la lutte contre le réchauffement climatique. Pour abrdn, l’objectif est que ses salariés, sur la base du volontariat, puissent surveiller et agir sur leur empreinte carbone personnelle lorsqu’ils sont en télétravail. «Nous réduisons autant que possible nos émissions de CO2 et compensons à 110% nos émissions résiduelles par des projets certifiés. Nous nous sommes attaqués en premier lieu aux aspects matériels de notre empreinte - historiquement, il s’agissait de la consommation d'énergie dans nos bureaux et des déplacements professionnels. Cependant, comme la nature du travail a changé et que le travail à domicile est devenu plus susceptible d'être une caractéristique durable, nous avons intégré ces émissions dans notre empreinte et dans notre objectif de réduction», explique Samuel Jackson, consultant en développement durable chez abrdn à NewsManagers. La méthodologie de calcul se base sur des modèles communément acceptés, indique-t-il, et les données de ces calculs font l’objet d’une vérification annuelle indépendante afin de garantir leur exactitude. Dans les faits, les employés volontaires d’abrdn participent durant leurs heures de travail à domicile à la réduction de l’empreinte carbone de la firme à partir de petits changements comme des mesures d’économie d’énergie, le choix d’opter pour une alimentation à base de végétaux ou encore privilégier d’autres moyens de transport à la voiture. Les participants doivent en amont répondre à des questionnaires afin que leurs habitudes de consommation soient calculées par Pawprint et que des actions leur soient proposées pour réduire leur empreinte carbone personnelle. Samuel Jackson assure néanmoins qu’il s’agit avant tout d’une opportunité pour les salariés d’abrdn de se renseigner sur leur impact environnemental personnel et non de la méthode principale du gestionnaire pour réduire son empreinte carbone d’un point de vue opérationnel. «Nous considérons toute réduction des émissions liées au travail à domicile comme un résultat positif. Au fur et à mesure que cette initiative se poursuit, nous espérons obtenir une image plus complète de la consommation d'énergie de nos collègues, ce qui nous permettra de compléter les modèles que nous utilisons et d’améliorer la précision de nos calculs», ajoute-t-il. Les salariés au défi Pour inciter d’autres employés à prendre part à l’initiative, les salariés d’abrdn se sont lancés un défi fin 2021. Les participants ont réalisé de petits changements chaque jour durant quelques semaines visant à générer suffisamment d’économies de carbone qui permettraient d’envoyer de manière fictive la mascotte de Pawprint – l’ours Bjorn – entre les bureaux internationaux d’abrdn. Quelques 2,34 tonnes de carbone ont ainsi été économisées par les employés participants, ce qui aurait permis à Bjorn de voyager entre les bureaux d’Edimbourg et de Singapour d’abrdn. Le prochain défi de la société de gestion est prévu pour ce printemps. Pour Samuel Jackson, abrdn se trouve «sur la bonne voie» pour atteindre son objectif de réduction de 50% de ses émissions d’ici 2025 par rapport à 2018. Une étape clé vers l’objectif de neutralité carbone sur le plan opérationnel du gestionnaire, visé à horizon 2040. A la question de savoir si ces objectifs de réduction d’émissions carbonées pourraient un jour figurer dans les contrats des salariés de la gestion d’actifs - comme cela commence à se faire dans les conditions de rémunérations des dirigeants d’entreprises – le consultant en développement durable d’abrdn répond que ces engagements se font avant tout sur une base volontaire. «Notre objectif est de permettre à nos collègues de comprendre leur empreinte, de les encourager et de leur donner les moyens d’apporter des changements positifs, mais ceux-ci resteront fondamentalement un choix personnel», conclut-il.
Les fournisseurs d’indices envisagent diverses options tandis que les fonds indiciels cotés exposés aux actifs russes dévissent depuis le début de l’année tout en collectant.
Le marché des fonds indiciels cotés (ETF) continue sa progression en Europe. Un chiffre illustre cette dynamique selon Bettina Mazzocchi, responsable de l’activité iShares et Wealth du gestionnaire américain BlackRock pour la région France-Belgique-Luxembourg. «2022 a démarré en fanfare pour les ETF européens puisqu’ils ont collecté 29 milliards de dollars (25,4 milliards d’euros) en janvier, soit le plus gros flux mensuel jamais observé.C’est dans la continuité de 2021 et cela montre combien les ETF sont en train de devenir un outil de gestion essentiel et un outil de positionnement de marché en Europe », a-t-elle indiqué en préambule d’un rendez-vous avec la presse ce mardi. En 2021, la collecte nette, record, des ETF dans le monde a frôlé les 1.300 milliards de dollars soit la somme des flux entrants de 2019 et de 2020 sur le segment. Ceux de la gamme iShares de BlackRock ont levé 306 milliards de dollars au total l’an dernier.De 10.270 milliards de dollars d’encours sur les ETF – tous émetteurs confondus - dans le monde fin 2021, BlackRock s’attend à ce que ce chiffre soit porté à 15.000 milliards de dollars à l’horizon 2025. Le gestionnaire évoque un total de4.200milliards de dollars sous gestion indiciellepour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA) dont près de 2.200 milliards sur les ETF à cette échéance.En attendant 2025, l’activité iShares présentait, elle, des encours de 3.275 milliards de dollars fin 2021 dont 700 milliards pour la région EMEA. Cent millions d’investisseurs Plusieurs tendances permettent de caractériser l’évolution du marché ETF en Europe selon les experts de BlackRock. Arnaud Gihan, responsable d’iShares en France chez BlackRock, évoque d’abord la modernisation des marchés européens soutenue par un triple phénomène: l’amélioration de la transparence du trading des ETF grâce à MiFID II, celle «notable» de l’infrastructure de marché ETF grâce aux ETF obligataires et l’attrait des investisseurs internationaux – d’Amérique latine et d’Asie en particulier – pour les ETF européens. Bettina Mazzocchi insiste sur le fait que l’ETF est désormais vu comme un complément plutôt que comme un concurrent par les gérants actifs européens, qui expriment maintenant davantage certaines de leurs vues via des ETF et fonds indiciels. Aussi l’ETF s'étend-t-il de plus en plus aux investisseurs particuliers. Bettina Mazzocchidécrit par ailleurs une révolution en cours sur le marché européen de la distribution des ETF avec l’entrée de plateformes d’investissement digitales, qui, associée à une réglementation locale toujours plus accrue, ont mené à une baisse des coûts et commissions et à une réflexion sur la structure des ETF. «Cent millions de personnes dans le monde faisaient confiance à BlackRock pour la gestion de leurs encours dans des fonds indiciels et ETF en 2021. Nous estimons qu’il pourrait y avoir cent millions d’investisseurs supplémentaires au cours des cinq prochaines années », affirme Bettina Mazzocchi. L’Allemagne fait figure de tête de proue en Europe sur le segment des ETF, observe-t-elle. La croissance du marché auprès des particuliers y est visible tant sur les plateformes d’investissement digitales (80 milliards d’euros d’encours sur les ETF en 2021) que par les produits d’épargne dédiés permettant l’investissement dans les ETF (15 milliards d’euros en 2021). En France, où l’AMF dénombrait 233.000 particuliers investis en ETF fin 2020, le secteur reste naissant tandis que les investisseurs rajeunissent, ce qui ouvre la porte à une forte croissance du segment ETF dans les prochaines années. BlackRock indique que quelque 300 ETF sur les 900 que compte sa gamme sont disponibles pour les épargnants français. En outre, 58 contrats d’assurance-vie référencent au moins un ETF iShares (140 ETF différents d’iShares sont référencés au total dans ces contrats) dont un référençant 50 ETF iShares. D’après Bettina Mazzocchi, le produit passif le plus populaire de la gamme iShares en France est l’ETF iShares MSCI Europe SRI Ucits (5,1 milliards d’euros d’encours au 7 février 2022), exposé à l’indice MSCI Europe SRI Select Reduced Fossil Fuel. ETF durables, nouvelle priorité Le développement d’ETF «durables» permet la croissance du marché européen du secteur. Chez BlackRock, la collecte nette des ETF iShares en Europe s’est faite pour moitié sur des ETF durables en 2021. S’ils ne représentent que 13% des encours de l’industriesur la région EMEA, le gestionnaire américain estime quecette proportion atteindra25% à horizon 2025. Pour ce faire, dit Arnaud Gihan,la firme exploretrois pistes: convertir davantage d’ETF existants aux critères ESG, lancer davantage d’ETF durables mais aussi discuter avec les fournisseurs d’indices pour intégrer davantage d’ESG dans les indices suivis par les produits iShares. A ce sujet, BlackRock comme d’autres acteurs du marché ETF continue d’être critiqués pour leurs ETF encore trop carbonés. «Aucun gestionnaire d’actifs n’a jamais prétendu que les fonds et ETF durables allaient résoudre la problématique du changement climatique (...)Il n’est pas possible de se dessaisir des participations des ETF et fonds indiciels dans certaines sociétés. S’il n’y a pas de menace de désinvestissement, nous sommes investis sur la durée et gestion passive ne rime pas avec actionnariat passif. Les sociétés ont intérêt à prendre en compte les demandes des actionnaires et nous encourageons les sociétés dans lesquelles nous sommes investis à adopter une vision de long-terme sous-tendue par l’investissement durable», défend Bettina Mazzocchi, qui voit en l’ETF un élément indispensable pour l’essor de la finance durable. Arnaud Gihan soutient, lui, que les ETF durables aident à lutter contre le greenwashinget forcent les entreprises à communiquer davantage leurs données ESG.
Près d’un an après l’introduction du règlement de l’Union européenne (UE) sur la publication d’informations en matière de durabilité dans le secteur des services financiers (SFDR), les fonds articles 8 ou 9 représentent plus de 4.000 milliards d’euros d’encours , selon les chiffres de Morningstar à fin 2021. Cela représente 42,4 % des fonds vendus dans l’Union européenne. Fin septembre, cette proportion était de 36,9 %. A ce rythme, Morningstar estime que les fonds articles 8 et 9 pourraient atteindre 50 % des actifs des fonds commercialisés au sein de l’UE d’ici à juin 2022. Depuis le 10 mars, les sociétés de gestion doivent classer leurs fonds dans l’une des trois catégories suivantes: article 6, article 8 ou article 9, en fonction des objectifs de durabilité des produits. Les fonds article 9 sont les plus exigeants. Les fonds articles 8 sont les plus nombreux, représentant 25,2 % des produits et 37,7 % des actifs. Les fonds article 9 sont à 3,4 % et 4,7 %, respectivement. Morningstar note que SFDR a stimulé le développement de produits et l’innovation en 2021. Sur le seul quatrième trimestre, près de 200 nouveau fonds article 8 et article 9 ont ainsi été lancés, soit 54 % des nouveaux lancements de fonds dans l’UE. Le vivier des fonds articles 8 et 9 s’enrichit aussi grâce aux «reclassifications» de fonds. Cela passe par une amélioration des processus d’intégration d’ESG, l’ajout d’exclusions ESG ou la transformation totale des stratégies. Après le 10 mars, environ 1.800 fonds ont été «surclassés» d’article 6 ou 8 en article 8 ou 9. Amundi (incluant Lyxor), Nordea et Swedbank restent les principaux fournisseurs de fonds articles 8 et 9. Le géant BlackRock arrive en cinquième position, derrière JPMorgan.
Guillaume Dumans, cofondateur de Feefty, et Pierre Miramont, responsable de l’analyse des fonds chezQuantalys, reviennent dans un entretien vidéo pour NewsManagers sur le lancement du premier label ESG pour les produits structurés, le « DSP Label ».
Les fonds classés « article 6 » selon la réglementation SFDR risquent bientôt d’être quasiment invendables. La faute à plusieurs amendements au niveau européen qui demanderont bientôt aux gérants et à leurs intermédiaires de prendre en compte les préférences de durabilité de leurs clients dans la construction de leurs portefeuilles.
Une étude de ShareAction montre que les sociétés de gestion européennes votent bien plus en faveur des résolutions environnementales et sociales lors des assemblées générales d’entreprises que leurs pairs américains.
Le cabinet de conseil Indefi a récemment publié une étude sur la distribution du non-coté aux particuliers. Approfondissements avec Richard Bruyère, associé fondateur, qui prédit la disparition des intermédiaires qui s'en tiendraient à un rôle de distribution pure.
Au cours de la dernière décennie, le commentaire de gestion a évolué. Dans sa production, évoquée dans la première partie de l’enquête de NewsManagers sur le sujet, comme dans sa traduction, objet de cette seconde partie.
Les tourments boursiers de mars 2020 liés à la pandémie de Covid-19 ont été un «événement exogène sévère» pour le marché des fonds d’investissement, en particulier les fonds monétaires, mais le marché s’en est finalement bien relevé. Si sa nature diffère grandement de la crise financière mondiale de 2008, cet épisode a cependant révélé quelques failles. Ce constat a été partagé, vendredi 19 novembre, par les participants d’un panel consacré à l’éventuelle introduction d’un cadre macro-prudentiel pour l’industrie des fonds lors du forum de l’investissement de l’association européenne des gestionnaires d’actifs Efama. «Nous sommes dans une bien meilleure position qu’il y a dix ans au sortir de la crise financière mondiale de 2008. Le système financier a démontré sa résilience suite à la crise de mars 2020. Nous devons cependant tirer des leçons de cet épisode qui a dévoilé des vulnérabilités structurelles de la finance de marché que nous devons prendre au sérieux. Nous devons évaluer ce qu’il peut signifier en termes de stabilité financière pour le futur», résume Lee Foulger, directeur du risque et de la stratégie de stabilité financière de la Banque d’Angleterre, se référant entre autres aux énormes sorties constatées dans les fonds monétaires et obligataires. SelonLee Foulger, une approche macro-prudentielle réglementaire unique consisterait à faire en sorte que plus le niveau de levier ou d’asymétrie de liquidité (liquidity mismatches) est élevé, plus la régulation doit être la plus étroite et la plus appropriée possible. Le hicreste que les régulateurs n’ont aucun moyen de mesurer efficacement l’ampleur d’asymétries de liquidité et du levier dans le marché des fonds, souligne-t-il. Pour Franck Raillon, senior policy advisor dans la division de la réglementation de la gestion d’actifs à l’Autorité des marchés financiers, les réformes de l’industrie des fonds adoptées post-crise de 2008 ont été très utiles pour éviter une catastrophe en mars 2020. Il souligne le rôle important des outils de gestion de liquidité des fonds tels que les mécanismes de swing pricing et de droits ajustables acquis aux fonds (anti-dilution levies) mais regrette néanmoins que leur disponibilité et utilisation ait été très différente d’un pays européen à un autre. «Un cadre règlementaire pourrait être pertinent sur ce point», dit-il. Mais il faut garder à l’esprit que l’annonce de la mise en place d’un cadre macro-prudentiel peut propager du stress dans le marché, et ce, de deux façons, ajoute-t-il. «D’un côté, cela peut envoyer un mauvais signal aux marchés et miner la confiance des investisseurs qui déclencheront des ventes de certains actifs. De l’autre, si c’est un cadre punitif pour les investisseurs, ils chercheront à avoir l’avantage d’être les premiers à bouger et de par leurs actions, précipiteront le besoin d’une intervention publique», prévient-il. Faux narratif En outre, Franck Raillon estimequ’il faut laisser au gérantle choix d’utiliser l’outil de gestion de liquidité qui lui semble le plus adéquatet qu’une différentiation doit être faite entre fonds qui investissent dans des actifs illiquides et fonds ouverts qui investissent dans des actifs peu liquides car les investisseurs investissent en connaissance de cause pour aller chercher la prime d’illiquidité. Outre les monétaires et les fonds illiquides, la croissance du marché des fonds indiciels cotés (ETF), pour lesquels les questions de liquidité et de levier se posent aussi, reste sous surveillance accrue des régulateurs. «Si l’industrie des ETF continue de croître en Europe, cela peut causer des problèmes», concède Franck Raillon. Simon Janin, directeur des affaires publiques de la société de gestion française Amundi, insiste sur le fait que les outils de gestion de liquidité doivent être tous disponibles dans l’ensemble des juridictions européennes mais aussi que le bon diagnostic doit être posé concernant les fonds monétaires. «Il y a un problème avec le marché du financement court-terme. Aussi le setup du programme de la BCE a -t-il occasionné quelques challenges, notamment sur le plan de la transparence du programme», dit-il.Simon Janin rejette une approche unique, arguant qu’on ne peut pas traiter les fonds Ucits et leur promesse de liquidité quotidienne pour la plupart d’entre eux comme les hedge funds. Greg Dulski, responsable des affaires gouvernementales internationales chez Federated Hermes et président du groupe dédié aux fonds monétaires à l’Efama, estime de son côté que les fonds monétaires ont bien géré la crise de mars 2020 et que le régulateur européen a bien joué son rôle. S’il reconnaît aux banques centrales d’avoir bien restauré la confiance des investisseurs, leur narratif autour des fonds monétaires exacerbant la crise était faux et non démontré par les données, affirme-t-il, assurant en outre que les mécanismes de swing pricing ne fonctionnent pas pour ce type de fonds.
Les premiers ETF bitcoins ont été autorisés aux Etats-Unis. Un boulevard pour la finance crypto et les investisseurs spéculatifs. Mais les critiques fusent.
Selon l'étude internationale Entrepreneurs et Familles 2021 de BNP Paribas Wealth Management, la proportion d'entrepreneurs détenant des investissements durables dans leur portefeuille a progressé de 11 points par rapport aux résultats de 2019.
Dans une nouvelle étude publiée ce lundi, le consultant PwC estime que les encours des marchés privés en Europe à fin 2025 devraient être compris entre 775,7 et 1.210 milliards d’euros.
Marie Luchet, la directrice des Principles for Responsible Investment pour l’Europe continentale, explique que les investisseurs doivent s’intéresser à l’inclusion, et pas uniquement à la diversité. Pour elle, les problématiques sociales doivent être traitées avec la même importance que les problématiques environnementales comme le changement climatique.
Dans son étude annuelle sur les frais des fonds Ucits publiée ce mercredi, l’Investment Company Institute relève que les fonds actions aux frais les plus bas gagnent des encours.