Pour Andreas Höfert, économiste en chef d’UBS Wealth Management, la situation économique mondiale reste très préoccupante. «Je suis bien plus négatif qu’au printemps dernier sur la situation mondiale. Car tous les problèmes qui devraient être traités, les déficits américains, la crise grecque qui est en fait une crise de l’euro, ne le sont pas», a-t-il estimé le 14 octobre à l’occasion d’un point de presse.C’est ainsi que l'économie américaine ne fonctionne pas très bien, avec une conjoncture qui ne redémarre pas comme prévu et un chômage qui pourrait stagner plus longtemps qu’on ne croit autour de 10%. «La croissance à long terme a été sérieusement endommagée par la crise financière», souligne Andreas Höfert qui prévoit pour les prochaines années un taux de croissance moyen de l’ordre de 2 % au maximum, qui n’est pas pris en compte actuellement. Alors que de multiples raisons plaident poru un tel scénario, le surendettement des ménages, la moindre prise de risque des intermédiaires, ou encore l’augmentation massive de la dette publique. «Dans les prochaines années, la nouvelle normalité risque d'être une croissance plus basse conjuguée à une inflation plus élevée», estime Andreas Höfert qui s’inquiète tout particulièrement des projets d’assouplissement quantitatif (QE2) de la Réserve fédérale américaine. Si ce projet est bien mis en œuvre, «on va au devant d’une énorme inflation», lance Andreas Höfert. Dans ce contexte encore très instable, «l’actif le plus sûr est un portefeuille bien diversifié. Le «buy and hold» n’est pas une bonne stratégie dans une crise financière qui n’est pas encore derrière nous», selon Andreas Höfert qui souligne le risque majeur de taux (obligations gouvernementales américaines, zone euro, Royaume-Uni, Japon), qu’on peut réduire en augmentant le risque de crédit au moyen des marchés émergents, des obligations d’entreprises ou encore du haut rendement. Côté monnaies, «nous n’aimons ni l’euro, ni le dollar, ne le yen, ni la livre. Mais on peut s’exposer à des monnaies plus petites et plus exotiques (monnaies scandinaves, dollar canadien) ainsi qu'à l’or», suggère Andreas Höfert. Quant au marché actions, «il ne va nulle part. Il faut s’attendre à de grandes fluctuations». D’où la préférence pour les titres à bons dividendes, les exportateurs allemands, ou encore la grande consommation non cyclique. Et dans tous les cas, «diversifier, diversifier, diversifier».