Est-ce une des conséquences indirectes du retournement des marchés en ce début d’année? Ou bien celle de l’hostilité plus ou moins avouée des autorités américaines envers les banques suisses depuis quelques années? Avec autant de surprise qu’UBS avait fait son annonce de projet de rachat du «robo-adviser» américain Wealthfront, le géant suisse a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi que ce projet n’arriverait finalement pas à son terme. «UBS et Wealthfront ont mutuellement convenu de mettre fin à leur accord de fusion, initialement annoncé le 26 janvier 2022, aux termes duquel Wealthfront devait être racheté par UBS Americas Inc», indique un communiqué laconique. La transaction, d’un montant prévu de 1,4 milliard de dollars, devait permettre à la banque helvétique d’attirer une nouvelle clientèle jeune et aisée. L’intégration de Wealthfront au sein de la filiale ‘Wealth Management’ d’UBS était prévue pour le deuxième semestre de cette année. Signal faible annonciateur peut-être, lors de la publication de ses résultats du deuxième trimestre, UBS n’a fait aucune allusion à ce rachat dans son communiqué. L’arrêt de ce projet ne devrait pas en tout cas phagocyter les ambitions de la banque aux Etats-Unis. «UBS reste engagée dans ses plans de croissance aux États-Unis et poursuivra le développement de son offre de gestion de fortune numérique», assure-t-elle. Par ailleurs, UBS achètera des obligations convertible en actions Wealthfront pour un montant de 69,7 millions de dollars. La société californienne, qui compte environ 470.000 clients, gère plus de 27 milliards de dollars d’actifs.