Qu’un vertige saisisse les marchés actions, et tous les traders prompts à privatiser les profits et nationaliser les pertes se tournent vers les banques centrales. A mesure que la Bourse corrige ses excès, certains sont tentés de rejouer une musique entêtante : et si la Réserve fédérale renonçait à resserrer trop fort sa politique pour sauver l’épargnant américain ? Et si Jerome Powell, son président, décalait la première hausse de taux que le consensus des économistes prévoit fin mars, afin d’éviter une panique ? Après tout, ce « Fed put », une option de vente qui garantissait un plancher aux indices actions, a servi d’assurance tous risques aux investisseurs depuis des années. Chaque correction a donné le signal de rachats à bon compte, car il était certain que la Fed interviendrait pour couper court à un krach. Après le coup de tabac du dernier trimestre 2018 sur les marchés, l’institution avait d’ailleurs mis fin prématurément à son cycle de hausse de taux.