L’actualité des grandes banques centrales de la planète, celles de la zone euro (BCE), des Etats-Unis (Fed), du Royaume-Uni (BoE), du Japon (BoJ). Nos analyses et éclairages sur les politiques monétaires mises en œuvre par ces autorités au cœur de l’économie mondiale.
Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) seraient proches d’un accord visant à modifier a posteriori les règles régissant les opérations de refinancement à long terme ciblées (TLTRO), ont indiqué à Reuters des sources proches mercredi soir. Les TLTRO 3, qui représentent encore plus de 2.100 milliards d’euros prêtés aux banques, avaient été mises en place pour stimuler les prêts à l’économie de la zone euro en septembre 2019 à des taux intéressants. Mais après une série de hausses de taux rapides et importantes, les banques peuvent désormais simplement conserver ce «cash» à la BCE, réalisant un profit sans risque, ce qui irrite les décideurs politiques. Les options retenues ont récemment été réduites de cinq à trois, et le personnel de la BCE travaillerait à les affiner pour une prochaine décision, potentiellement lors de la réunion politique du 27 octobre.
Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) seraient proches d’un accord visant à modifier a posteriori les règles régissant les opérations de refinancement à long terme ciblées (TLTRO), ont indiqué à Reuters des sources proches mercredi soir.
En attendant trop, la Banque centrale européenne pourrait être obligée de relever ses taux en pleine récession. L’analyse de Florence Pisani, directrice de la recherche économique, Candriam.
Jean-François Serval, président et fondateur de Groupe Audit Serval, et Jean-Pascal Tranié, entrepreneur et responsable d’un fonds d’investissement international
Resserrement. La combinaison de la hausse des taux directeurs américains, de la dépréciation des monnaies et de l’inflation, toujours forte, limite la marge de manœuvre dont disposent les banques centrales des pays en développement. « Les monnaies les plus attaquées sont celles des pays à politique monétaire hétérodoxe (c’est peu dire) comme la Turquie (inflation à 83 % et taux à 12 %) et l’Argentine. Viennent ensuite les plus proches de la guerre comme la Pologne (une inflation à 17,5 %) ou l’Estonie (24 %) », relève une note du Crédit Agricole. Les banques centrales des pays en développement ont cherché à anticiper la hausse des taux directeurs américains dès 2021 (voir le graphique, g.). Cependant, le niveau des taux d’inflation place les taux réels en territoire négatif. C’est le cas dans 35 des 56 pays étudiés par la Cnuced (voir le graphique, d.), comme au Nigeria, avec une inflation à 20 % et des taux à 15,5 %. Ce resserrement viendra peser sur les perspectives de croissance, qui devrait s’établir à 3 % en moyenne dans les pays en développement, un niveau très insuffisant « qui pèsera sur les finances publiques et privées et nuira aux perspectives d’emploi », selon l’organisation. Les pays du Golfe restent épargnés et continuent d’assainir leurs finances publiques. La dette d’Oman pourrait passer, selon le Fonds monétaire international, de 62,9 % du PIB l’an dernier à 44 % cette année, tandis que la croissance saoudienne, à 7,2 % attendus en 2022, sera l’une des plus élevées des pays du G20.
La forte progression des émissions nettes d’emprunts d’Etat dans la zone euro l’an prochain pourrait compliquer la mise en œuvre par la Banque centrale européenne (BCE) de la diminution de son bilan (quantitative tightening, QT). Bank of America (BoA) anticipe près de 400 milliards d’euros d’émissions nettes (hors amortissement de dette, paiement de coupon, rachat de dette et programme de rachat de la BCE) d’emprunts d’Etat dans la zone euro et de l’Union européenne (UE) en 2023. Un montant record chiffré par les économistes de la banque dans une note. Cette année, ces derniers anticipaient entre 120 et 145 milliards d’euros d’émissions nettes. «Le réajustement comporte probablement des risques élevés d’incidents alors que les prix évoluent vers un nouveau régime de taux plus élevés de la banque centrale, et sans soutien systématique des flux, en particulier pour les produits à ‘spread’», estime BoA. La banque centrale pourrait prochainement lancer le débat concernant le moment de mettre en œuvre le QT, ce qui l’amènerait à vendre une partie des 4.000 milliards d’euros de dette détenus, avec une décision attendue par certains en décembre.
Lors d’une réunion avec la Banque de France, la Fédération bancaire française a proposé de baser le calcul sur les taux d’intérêt au moment de la signature de l’offre de prêt. Les courtiers pestent de ne pas avoir été invités à cette réunion.
La forte progression des émissions nettes d’emprunts d’Etat dans la zone euro l’an prochain pourrait compliquer la mise en œuvre par la Banque centrale européenne (BCE) de la diminution de son bilan (quantitative tightening, QT).
L’académie royale suédoise des sciences distingue Ben Bernanke, ainsi que ses compatriotes Douglas W. Diamond et Philip H. Dybvig, pour leurs recherches sur le rôle des banques.
La Banque d’Angleterre (BoE) a agi pour la deuxième fois en deux semaines pour empêcherune contagion des difficultés des fonds de pension à l’ensemble du système financier britannique. La banque centrale a déclaré lundi qu’elle veillera à ce que les fonds qui doivent dénouer leurs positions disposent de suffisamment liquidités et qu’elle intensifiera ses achats de Gilts à long terme avant la fin vendredi de son programme d’achat d’obligations d’urgence.
L’académie royale suédoise des sciences distingue l’ex-président de la Réserve fédérale, ainsi que ses compatriotes Douglas W. Diamond et Philip H. Dybvig, pour leurs recherches sur le rôle des banques.
Certains membres du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) auraient préféré que l’institution relève ses taux directeurs de 50 points de base (pb) en septembre, au lieu de 75 pb, indiquent les minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la BCE, publiées jeudi. «Un très grand nombre» de gouverneurs souhaitait relever les taux de 75 points de base, souligne le compte rendu. Cependant, «certains membres ont exprimé une préférence pour un relèvement de 50 pb des taux directeurs de la BCE. Si une hausse de 25 pb a été considérée comme clairement insuffisante pour répondre aux perspectives d’inflation, il a été avancé qu’une hausse de 50 pb serait suffisante pour signaler la détermination [de la BCE] à poursuivre la normalisation des taux d’intérêt», précisent les minutes. Les gouverneurs de la BCE se sont également inquiétés en septembre de la dépréciation de l’euro face au dollar depuis un an, signalant que cette situation pourrait renforcer les tensions inflationnistes, selon le compte rendu.
Certains membres du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) auraient préféré que l’institution relève ses taux directeurs de 50 points de base (pb) en septembre, au lieu de 75 pb, indiquent les minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la BCE, publiées jeudi.
La Banque centrale de Nouvelle-Zélande (RBNZ) a relevé son taux directeur (official cash rate, OCR) de 50 points de base (pb) à 3,50%, pour la cinquième fois d’affilée, conformément au consensus du marché, à la différence de son homologue australienne mardi qui a surpris en limitant sa hausse à 25 pb. La RBNZ a déclaré que l’inflation sous-jacente était trop élevée et la consommation résiliente malgré la baisse des dépenses en biens durables, le procès-verbal de la réunion montrant que le comité a même débattu de l’opportunité d’augmenter le taux de 75 pb. Elle a signalé d’autres hausses de taux à venir, tout en notant bien qu’elle est consciente que la transmission de la politique monétaire est toujours tardive, et que la chute induite des prix de l’immobilier aura entre-temps un effet négatif sur la consommation.