
En Europe, l’industrie du LBO peine à rebondir

L’Europe va-t-elle retrouver le dynamisme qui était le sien en matière de LBO ? En épluchant la dernière étude trimestrielle de Preqin, une réponse pour le moins prudente semble de rigueur. Seuls 19 milliards de dollars de transactions de buy-out ont été recensées au cours du troisième trimestre, soit 16 milliards de moins que l’an passé à la même période. Une piètre performance qui intervient à la suite d’un deuxième trimestre 2020 cataclysmique, où 8 milliards de transactions ont été menées à bien. En nombre d’opérations, la dégringolade est cependant moins prononcée. Le Vieux Continent a été la scène de 364 LBO au cours des trois derniers mois, soit une baisse de près de 25% par rapport au troisième trimestre de 2019… et une légère hausse de 12% si l’on se réfère au deuxième trimestre 2020. Le rebond de l’industrie européenne du LBO est donc discret et s’avère sans équivoque avec le buy-out market nord-américain.
Outre-Atlantique, la crise sanitaire est en effet totalement effacée. Après avoir vu la valeur des transactions passer de 57 à 23 milliards de dollars entre le premier et le deuxième trimestre, la partie nord du continent américain a fortement rebondi à 62 milliards. Une performance qui n’avait pas été réalisée depuis le premier trimestre 2019 et dont l’explication réside essentiellement dans la multiplication des opérations large cap. Contrairement à l’Europe, les incertitudes quant à une sortie de crise rapide n’ont donc pas entamé le dynamisme du marché nord-américain.
Fly-to-quality
Mais les investisseurs veulent croire au redémarrage de l’Europe. Selon un sondage mené par le même institut au cours de ce troisième trimestre, 56% des LP interrogés témoignent vouloir investir dans des fonds levés par les gérants du continent, soit 11 points de pourcentage de plus qu’il y a un an. En période d’incertitude conjoncturelle, l’Europe rassure, au même titre que l’Amérique du Nord, avec 53% d’intentions d’investissement. Un «fly-to-quality» dont pâtissent les autres blocs, à l’exception de l’Asie qui se maintient à 34%.
Eu égard à l’intérêt toujours plus marqué pour les marchés les plus matures du private equity, le stock de dry powder (poudre sèche) pourrait donc continuer à croître. En mars, il avait atteint un record absolu, à environ 1.500 milliards de dollars. De quoi faire le bonheur des plus grands gérants : les véhicules cherchant à réunir plus de 1 milliard de dollars, qui ne représentent pourtant que 5% des fonds actuellement en levée, ont accumulé 53% des engagements totaux.
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