Retraites complémentaires : ce que va rapporter la réforme de l’Agirc-Arrco

Les calculs de l’Agirc-Arrco sur les retombées de la réforme de la retraite complémentaires sont confirmés par la Direction du Trésor, quoique modifiés à la marge. L’organisation qui dépend du ministère des Finances a réalisé ses calculs et en a publié lundi 29 août une note bilan. Selon ses modélisations, cet accord arraché dans la douleur en octobre 2015 entre trois syndicats et le patronat va améliorer le solde financier de l’ensemble du régime des retraites de l’ordre de 0,3% du PIB dès 2020 (voir le graphique).
Pour rappel, cet accord (à consulter entièrement ici) prévoit la mise en place d’une décote pour les salariés souhaitant liquider leur retraite à taux plein à 62 ans (à partir de 2019 donc pour la génération 1957) de 10% chacune des trois premières années de liquidation. Aucune décote ne sera appliquée s’ils continuent une année de plus, et un bonus de 10% leur sera versé par année supplémentaire (dans la limite de 30%). Cette mesure porte le nom de «coefficiant de solidarité». Les autres mesures phares de l’accord prévoientune moindre revalorisation des pensions pendant trois ans (entre 2016 et 2018), une augmentation du prix d’achat du point dès 2016 et pendant trois ans afin de diminuer le rendement des régimes et la fusion des deux régimes à horizon 2019.
Les chiffres avancés par l’accord entre les partenaires sociaux (graphique de gauche) semblent donc correspondre à peu de choses près aux calculs du Trésor. Selon les prévisions de cette dernière l’application du coefficiant de solidarité devrait notamment «permettre d’augmenter l'âge de liquidation et d’augmenter la population active d’environ 100.000 personnes en 2025 ce qui permettrait en retour de percevoir plus de cotisations», est-il écrit dans ses conclusions.
L’ensemble du régime des retraites verrait ainsi son solde financier s’améliorer de 0,3% de PIB, «améliorant par là-même la soutenabilité des finances publiques». «Cette amélioration du solde financier proviendrait principalement des régimes Agirc-Arrco, pour deux tiers par une baisse des dépenses, et pour un tiers par une hausse des recettes», ajoute l'étude.
Sur la soutenabilité des deux régimes de retraites complémentaires, le Trésor calcule une amélioration du solde financier de l’Agirc-Arrco à 6,5 milliards d’euros en 2020 (contre 6,1 milliards selon les prévisions réalisées lors de l’accord) et 8 milliards en 2030 (contre 8,6 milliards). Les différences s’expliquent par des modélisations légèrement divergeantes entre les deux organisations.
Le Trésor prévoit ainsi «une ampleur légèrement plus faible de la mesure d’augmentation de la valeur d’achat (0,8 Md€ contre 1,1 Md€ en 2030) et de la mesure de désindexation des pensions (1,9 Md€ contre 2,6 Md€ en 2030), mais des effets plus élevés, à champ comparable, du système de coefficients de solidarité et majorants (sur les seuls comptes de l’Agirc et l’Arrco, 1,1 Md€ contre 0,8 Md€ en 2030)».
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