Retraite complémentaire : enfin l’accord

Au bout du suspense, l’accord. Le patronat et trois syndicats réformistes ont conclu vendredi un accord de principe pour redresser les finances des retraites complémentaires des salariés, notamment en incitant ces derniers à travailler plus longtemps par un système de bonus-malus. Deux syndicats ont toutefois refusé d’accepter cet accord, les délégations de la CGT et de Force ouvrière qui ont quitté la table des négociations avant la fin des échanges.
Lire notre dossier - Retraites complémentaires : la réforme impossible
Après plusieurs révisions des propositions initiales du patronat, les organisations signataires se sont mises d’accord sur une série de mesures à court et moyen termes censées rapporter 6,1 milliards d’euros à l’horizon 2020, pour un besoin de financement évalué à 8,4 milliards par le Medef.
A partir de 2019 et de la génération 1957, une décote provisoire s’appliquera aux salariés remplissant les conditions d'âge et de durée de cotisation pour une retraite à taux plein du régime de base, s’ils cessent immédiatement leur activité.Cette mesure qui a le plus cristallisé débats et oppositions est celle qui rapportera le moins : 500 millions d’euros à l’horizon 2020 et 800 millions en 2030, selon le Medef.
Les retraités verront ainsi leur pension complémentaire amputée de 10% chacune des trois premières années de leur retraite. La décote de la troisième année pourra cependant être revue en 2021, en fonction de l’efficacité du dispositif.Les nouveaux retraités exonérés de CSG, soit au moins 20% des salariés français, ne subiront pas ce malus. Pour les retraités soumis au taux réduit de CSG, il ne sera que de 5%.
S’ils travaillent et cotisent un an de plus, les salariés ne seront pas soumis à ce «coefficient de solidarité». Cela revient de facto à allonger d’une année la durée de cotisation pour percevoir une pension complémentaire à taux plein. Par ailleurs, les salariés bénéficieront au contraire d’un supplément de retraite complémentaire de 10% s’ils restent en activité deux ans de plus, de 20% pour trois ans et 30% pour quatre.
Plus d'articles du même thème
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions