Moins d’un tiers des Français font confiance aux CGP pour placer leur argent

Pour leurs placements les Français font avant tout confiance à leur banquier et assez peu aux CGP. C’est l’un des enseignements principaux du «Grand sondage européen sur l’épargne» réalisé par Odoxa pour l’Association Professionnelle des Entreprises de Conseil en Investissement (APECI ). En effet, à la question de savoir qui sont les acteurs les plus dignes de confiance pour les aider à placer leur argent,seuls28% des répondants déclarent les CGP dignes de confiance pour les guider dans leurs choix - loin derrière leur banquier (57%) et leurs proches (41%). Des chiffres à nuancer, puisquelorsqu’on interroge spécifiquement les Français sur les CGP, ils sont 53 % à leur faire confiance (5 % tout à fait confiance et 48 % plutôt confiance) et seulement 45 % à ne pas leur faire confiance (17 % pas du tout confiance et 28 % plutôt pas confiance), les 2% restant ne se prononçant pas. En outre, 39% des interrogés admettent ne pas bien connaître la profession de CGP.
Source : Odoxa
La peur comme motivation. Avec 15% en moyenne, le taux d’épargne des Français est toujours très élevé,poussé par les gros épargnantsparvenant à mettre plus de 20% de côtéchaque mois (en hausse de neuf points en deux ans). C’est toujoursla peur qui pousse les Françaisà épargner,la sécurité restantle critère le plus important. Cependant, la France n’est ni la seule ni la plus inquiète en Europe et ses épargnants sont plus nombreux que les autres Européens à attendre de la disponibilité. L’une des causes de cette inquiétude grandissante est sans surprise la retraite. Ainsi, 69 % des Français et 76 % des Européens pensent qu’ils ne bénéficieront pas d’une retraite correcte. Résultat, en France comme en Europe plus d’une personne sur trois (34%) s’est déjà dotée d’une forme de retraite complémentaire.
La finance responsable fait son trou. Autre enseignement du sondage, la place de plus en plus importante de l'économie durable. Il sont ainsi 44 % à se dire prêts à placer leur argent dans des investissements responsables, plutôt dans sa dimension verteque sociale, vers des fonds à forte valeur environnementale. «Cette démarche positive et ouverte nous semble être une piste sérieuse à privilégier et à encourager. Mais, je ne crois pas qu’il faille trop segmenter le responsable; la bonne gouvernance des entreprises, les efforts écologiques à amplifier ou la bonne gestion sociale des activités forment un tout !», commente Stéphane Vidal, président de l’APECI.
Dernier élément mis en avant dans l’enquête,la répercussion des taux négatifs sur les clients. Une idée qui scandaliseles Français et qu’ils sont une majorité à pronostiquer.Dans un tel contexte, près d’un quart d’entre eux seraient prêts à se tourner vers des placements plus risqués
«Le paradoxe est que ce sondage met en lumière la frilosité des épargnants à prendre du risque au moment même où l’ensemble des professionnels du patrimoine les y encourage ! Les épargnants doivent comprendre que le rendement sans risque, liquide chaque jour et rentable n’existe plus, dans un contexte de taux bas, voire nuls, voire négatifs…leur dire le contraire serait un mensonge.Ce nouveau contexte renforce l’importance de la connaissance client et de ses projets dans le temps. En effet, nous devons gérer différemment les espérances de rendements attendus à court, moyen ou long terme. Enfin, nous nous devons tous d’investir largement dans ce que nous appellerions la R&D (Recherche & Développement) dans l’industrie, afin d’imaginer les meilleures solutions possibles dans cet environnement complexe», conclut Stéphane Vidal.
Plus d'articles du même thème
-
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
L’investissement responsable pour les particuliers reste un casse-tête
L'Observatoire de l'épargne européenne examine les obstacles à l’essor des investissements responsables chez les particuliers. Si la responsabilité des distributeurs est mise sur la table, des solutions sont aussi à discuter. -
Crystal s’empare d’un cabinet de gestion en patrimoine dédié aux sportifs de haut niveau
Avec l’acquisition de World Sport Consulting, le groupe indépendant de la gestion de patrimoine fait grimper le nombre de sportifs suivis en France et à l’international à 750.
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions